Nous avons beau décrire, observer, alerter et espérer. Mais point d'écho, ni l'ombre d'une réaction susceptible de laisser penser à un déclic ou à une action quelconque. C'est le calme plat. L'attentisme prévaut encore. En bref et en résumé, nulle solution ne pointe à l'horizon. Je remets donc sur le tapis, pour la énième fois, l'état de délabrement quasi général dans lequel se trouvent les plaques commémoratives et les stèles dédiées à la mémoire des martyrs de notre lutte de Libération nationale. Tant de héros tombés au champ d'honneur, outragés par l'incivisme de certaines âmes perverses qui mutilent, dégradent, cassent, lacèrent leurs stèles. Mais aussi par la passivité manifeste des pouvoirs publics qui maintiennent ces repères dans une espèce de déliquescence avancée. L'écriture est recouverte de saleté, le matériau inspire pitié et commisération, les photos jaunies et parfois hyperdécrépites. A qui faut-il s'adresser pour qu'on daigne remettre de l'ordre dans cette détestable gabegie ? Doit-on rédiger une lettre ouverte aux autorités afin de les pousser à réagir ? Est-il concevable de ne plus s'inquiéter sur le sort de ces stèles sitôt que se termine la cérémonie d'inauguration ? Pour réveiller les consciences, je propose à un responsable quelconque d'aller vérifier, à titre indicatif, la plaque dédiée au martyr Ahmed Réda Houhou, située à l'entrée de la rue qui porte son nom. Il touchera du doigt toute l'étendue de l'abandon et du laisser-aller.