Appelés à faire preuve de compétence pour satisfaire une demande de plus en plus croissante avec des moyens de bord archaïques, les services de l'état civil des différents secteurs urbains cumulent des erreurs qui pourront s'avérer fatales pour les citoyens surtout que certains s'étaient vu dans l'obligation d'engager toute une procédure judiciaire longue et coûteuse pour rectifier un caractère de plus ou une lettre de moins. A ce titre, l'on a recensé 1000 erreurs notées dans des documents officiels rien que pour les 4 premiers mois de l'année en cours. Le chiffre communiqué par le procureur général adjoint, lors d'une journée d'étude tenue récemment à la cour de Constantine en présence du wali, des autorités locales et des officiers de l'état civil, a révélé au grand jour les défaillances chroniques d'une administration déjà éclaboussée par les scandales de faux et usage de faux dévoilés mars dernier par les services de la sûreté de wilaya. Les représentants de la justice, qui n'ont pas manqué de relever l'incompétence et l'absence de qualification des agents de l'état civil, ont mis en évidence les déconvenues qui en découlent dans le traitement des affaires courantes en raison des négligences remarquées dans la transcription des noms et le transfert tardif des documents officiels vers la cour et les tribunaux. En dépit de ces manquements, dont la responsabilité civile et pénale incombe à l'agent de l'état civil, aucune plainte n'a été retenue jusque-là, bien que la loi donne le droit aux citoyens de recourir à la justice pour obtenir réparation. Dans une rencontre qui a permis aux intervenants de faire le point sur les cadres légaux et organisationnels de l'état civil, les débats ont convergé vers l'urgence d'une refonte des services de l'état civil, surtout que l'appareil judiciaire est appelé à connaître des réformes radicales. Certains spécialistes jugeront les conditions régissant le recrutement des agents de l'état civil largement dépassées et nécessitant une révision. Pour les responsables communaux qui ont reconnu les multiples dérapages recensés dans plusieurs services de l'état civil dans différents secteurs urbains et communes de la wilaya, la réforme à engager dans ce secteur passera inévitablement par la révision des archives et la modernisation de l'état civil. Des actions inscrites depuis longtemps dans les programmes des municipalités mais qui semblent manquer d'efficacité.