Douze personnes, appartenant au 9e Collectif des sans-papiers de Paris, sont en grève de la faim depuis le 17 mars dernier pour cesser d'être clandestins et pouvoir vivre légalement en France, ainsi que leurs enfants. Les douze grévistes de la faim sont Algériens, Marocains, Tunisiens, Maliens. Certains sont mariés et ont des enfants, ils travaillent au noir et sont en France depuis plusieurs années. Ils ont été expulsés ces dernières semaines par les forces de l'ordre de plusieurs bâtiments. Ils ont été recueillis par les syndicats à la Bourse du travail à Paris après avoir été chassés, le 19 avril dernier, des locaux de l'Unicef qu'ils occupaient. Inquiets de leur état de santé, les dirigeants de plusieurs associations dont le Gisti, la LDH, le Mrap, l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) se sont présentés vendredi au ministère de l'Intérieur, après avoir écrit mercredi au ministre de l'Intérieur pour lui demander une entrevue « en urgence absolue » pour tenter de trouver une issue à une « situation intenable », mais ils ont essuyé une fin de non-recevoir. Les associations, qui les soutiennent, tirent la sonnette d'alarme sur le blocage de la situation des sans-papiers et dénoncent « le refus du ministre de l'Intérieur de prendre en compte la situation d'hommes qui n'ont comme seul tort que de vouloir vivre dignement en France ». Elles avertissent le ministre de l'Intérieur : « Nous le tenons pour, personnellement, responsable des conséquences graves que peut avoir cette situation sur l'intégrité physique des grévistes de la faim. » La Ligue des droits de l'homme souligne dans une lettre de son président Michel Tubiana : « Ce que demandent les grévistes est simple : cesser d'être clandestins et pouvoir vivre légalement en France. Ils sont des dizaines de milliers comme eux. Le refus de les écouter a conduit certains à entamer cette action au péril de leur vie. D'autres le feront, comme cela s'est déjà produit dans le passé. L'autorité de l'Etat n'est pas mise en péril par ces hommes qui ne sont en rien des délinquants et qui ont manifesté leur volonté de vivre en France. Tout au contraire, c'est en les contraignant à mettre leur vie dans la balance que la République fait preuve de cécité. Nul ne peut ni ne doit, prendre le risque que la santé de ces hommes se dégrade. » Pour sa part, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a lancé un appel au gouvernement pour qu'il entende « cette souffrance qui dure depuis de trop longues années » et reçoive les représentants des sans-papiers.