Vingt millions d'auditeurs pour la Radio algérienne qui accapare ainsi le gros des demandeurs d'information. Les 30 stations régionales du pays sont ce que la radio a de plus précieux dans sa démarche de préservation et de satisfaction du citoyen dans les coins les plus reculés du pays. Tels sont les idées-clés de la deuxième édition du séminaire national sur les radios régionales tenu les 28 et 29 avril à Ouargla. Contre toute attente, la clôture de ce séminaire, vendredi, ne s'est nullement soldée par les traditionnelles recommandations. Les participants ont pourtant débattu de sujets annoncés à la presse, qui a été exclue des débats à huis clos, sujets étroitement liés à la pratique de la communication radiophonique, telle que la décentralisation de la gestion, notamment financière, des radios régionales, la promotion de l'information de proximité dans une société caractérisée par une culture de l'oralité et la publicité comme moyen de financement des radios régionales. Thématiques d'actualité dont les animateurs, essentiellement les directeurs de stations nationales et régionales de radio ainsi que des consultants privés ont été scindés en quatre groupes de travail qui ont fait part de leurs propositions au directeur général de la radio. Sans aller dans le détail, Zouaoui Benamadi soulignera dans son allocution de clôture que « le nouveau profil des radios locales commence à se dessiner ». Un profil dont les grandes lignes sont l'amélioration des performances de la radio grâce aux compétences internes et externes, une meilleure maîtrise de l'environnement et de la réalité du terrain, le respect de l'éthique et de la déontologie et une programmation interactive. La radio régionale sera dotée d'une autonomie financière avec des directives spécifiques pour le développement du chiffre d'affaires publicitaire, qui reste le parent pauvre de la programmation et du budget malgré les potentialités du marché. Les conclusions du séminaire seront prochainement soumises à retouches et approbation des responsables de la radio « parce que les décisions à prendre ne peuvent se faire que dans la sérénité et après étude approfondie », dira M. Benamadi, qui notera le caractère massif et novateur des idées récoltées. Les points culminants de cette rencontre sont l'allocution du ministre du secteur qui soulignera, lors d'une conférence de presse très franche, son souci de voir la pratique du journalisme dans notre pays s'effectuer dans un meilleur climat juridictionnel et les problèmes socioprofessionnels des journalistes résolus. « Une facture de 40 milliards de centimes vient d'être payée par l'Etat pour le logement sécuritaire, mais ce n'est pas pour autant que le journaliste doit se sentir un super citoyen », dira Boudjemâa Haïchour, qui n'a rien ajouté concernant le recasement des 700 journalistes pris en charge par l'Etat, sauf qu'il pense que « le dialogue avec le syndicat et la corporation à l'occasion du 3 mai est à même d'aplanir beaucoup de difficultés ». Il est, par ailleurs, à signaler que la wilaya a honoré plusieurs voix radiophoniques, telles que Omar Bernaoui, Mohamed Lakhdar Sayhi et les différents directeurs qui se sont succédé à la tête de la radio El Wahat de Ouargla, qui fête son quatorzième anniversaire, le mois prochain. A souligner le satisfecit du chef de l'Exécutif qui notera lors de son intervention l'apport non négligeable de la radio dans l'information du citoyen et sa contribution quotidienne dans la relance du développement local. Ce qui fait dire à M. Melfouf que la radio locale est devenue plus efficace qu'une direction exécutive tant son rôle dans le développement est prépondérant.