Désormais inspecteur à la Radio algérienne, Belkacem Ghodbane est le fondateur de nombreuses radios locales à l'intérieur du pays. Cet homme a sillonné le Sud algérien pour jeter les jalons de radios locales. Radio Béchar, la première station locale d'Algérie créée en avril 1991, puis Adrar, Tindouf, Naâma et Tamanrasset sont l'œuvre de Belkacem Ghodbane, qui est passé par Ouargla entre 1993 et 1994, soit deux ans après sa création. Modeste homme de la radio, M. Ghodbane est l'une des voix radiophoniques honorées par la wilaya de Ouargla en marge du séminaire national sur les radios locales. Nous l'avons interrogé à la sortie de la salle. Votre sentiment après cette cérémonie. Vous mesurez peut-être mon émotion de retour à Ouargla, où j'ai retrouvé une équipe radiophonique qui m'est chère. Aussi, cet hommage du wali que j'ai rencontré à Béchar me va droit au cœur. Alors qu'une réorganisation se profile pour les radios locales, quelle évaluation faites-vous de quatorze ans de radio de proximité, vous qui en êtes un de ses bâtisseurs ? La radio ne peut être que de proximité. C'est son essence et son rôle premier. Elle donne la parole au citoyen pour exprimer ses problèmes. Etant la plus proche de lui, ses animateurs sont supposés être de la région. Du moins, telle a été la règle. Ce qui les rend plus proches de la réalité du citoyen. Une ère nouvelle s'annonce pour la radio locale, qui devra être plus performante, promotrice des efforts de développement et plus que jamais ouverte aux soucis des citoyens. Qu'en est il de votre expérience dans le grand Sud, vous qui êtes toujours fidèle à Béchar malgré un bref passage par la centrale, il y a quelque temps ? Je suis fidèle à cette région, à laquelle j'ai donné le meilleur de moi-même et mes meilleures années. Les régions du sud du pays, les zones frontalières, en particulier, sont les grandes gagnantes de la politique de généralisation des radios locales, car ce sont les régions qui étaient, et sont toujours d'ailleurs, les moins présentes dans les radios nationales, qui, de par l'éloignement, ne reflètent pas les véritables problèmes du sud. La radio locale est en fait l'espace idéal pour le citoyen du sud, qui est plus adepte de la radio qu'ailleurs. Ici, l'oralité est encore vécue au quotidien. La presse écrite rare, la radio a donc de beaux jours devant elle. Une vraie radio de proximité afin de préserver nos auditeurs, les fidéliser et gagner du terrain, tel est notre pari d'aujourd'hui.