A tous points de vue, le Forum méditerranéen de l'agriculture et du développement rural, tenu hier à la Safex (Alger),a été l'occasion pour le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Barkat, de rassurer sur la bonne marche du secteur. D'ailleurs, le ministre soutient qu'aucune corrélation n'existe entre l'augmentation des prix des fruits et légumes et la future adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale de commerce (OMC). « Le citoyen ne doit pas avoir peur », insiste le ministre. Et pour cause, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural n'est pas « effrayé par l'association avec l'Europe. Au contraire, cela nous rassure », ajoute Saïd Barkat. Et pour en revenir à l'inflation vertigineuse des légumes, le ministre explique le phénomène par le fait que les légumes, qui ont connu une hausse des prix, tels que la tomate ou la courgette, ne sont pas de saison. Et d'ajouter : « Les prix sont moins chers que dans les pays voisins. » L'objectif affiché par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural par la future ouverture du marché, c'est de cantonner l'Etat à assurer une mission essentielle et vitale pour le citoyen : la sécurité alimentaire. « Par l'adhésion à l'OMC, l'Etat veillera à la qualité et à la sécurité des produits alimentaires. Il ne fera plus de commerce et conservera l'autorité publique. » Et pour y aboutir, deux pistes sont suivies qui consistent, d'une part, à améliorer le secteur de l'agriculture « qui revient de loin après dix années de terrorisme », explique M. Barkat, et d'autre part, à pousser à l'investissement étranger. « Le marché sera ouvert à tous les pays sans aucune distinction », reconnaît le ministre. Quant au problème de bureaucratie qui freine les investisseurs étrangers, M. Barkat promet que les choses s'arrangeront avec la future adhésion de l'Algérie à l'OMC et par son accord d'association. A ce titre, le ministère s'engage à former des cadres à l'étranger, car « l'agriculture a besoin de professionnalisme qui est un savoir-faire scientifique appliqué », définit le ministre. « Si nous voulons réellement que le pays se développe et sorte de cette crise, il faut d'abord sortir de l'agriculture de misère », explique M. Barkat. D'ailleurs, l'Algérie a de sérieux atouts : 60% de notre production agricole sont biologiques, selon M. Barkat. Et de soutenir : « Nous sommes capables de couvrir les besoins en lait » qui correspondent à quelque 3 milliards de litres. Si « l'OMC n'est pas seulement des marchandises qui passent des douanes, mais toute une organisation », explique M. Barkat, le forum d'hier était là pour prouver que « jusqu'à aujourd'hui, l'Algérie n'avait pas organisé de véritable salon de l'agriculture, ce sont souvent des salons commerciaux ».