Une délégation d'Amnesty International va se rendre la semaine prochaine en Algérie. Cette organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits de l'homme a finalement reçu l'aval des autorités algériennes après plusieurs refus. La dernière visite à Alger remonte à cinq ans. Amnesty autant que la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (LADDH) avaient, depuis 2000, formulé le vœu d'organiser des missions d'information en Algérie. Sans réponse. Récemment, Farouk Ksentini, président de la commission officielle des droits de l'homme, avait annoncé au siège du Parlement européen à Bruxelles qu'Amnesty et la FIDH étaient « invitées » en Algérie. Est-ce la fin de l'époque de fermeture ? Le Parlement européen et des ONG de défense de droits humains ont, ces dernières semaines, critiqué le projet, non encore expliqué, d'amnistie générale proposé par le président Abdelaziz Bouteflika. Amnesty, la FIDH et Human Rights Watch ont, dans une déclaration rendue publique le 14 avril dernier, prévenu contre l'impunité qui peut découler du projet d'amnistie générale. « La proposition, par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, d'une amnistie générale pour les auteurs d'atteintes aux droits humains commises lors du conflit interne qui a ravagé le pays, pourrait priver définitivement les victimes et leur famille de leur droit à la vérité, à la justice et à des réparations », ont-elles averti. Les disparitions forcées, le maintien de l'état d'urgence, les restrictions imposées aux libertés publiques et les doutes qui entourent l'indépendance de la justice figurent également en tête de liste des préoccupations des défenseurs des droits humains.