Présenter les différentes approches en rapport avec les mécanismes de la langue et le fonctionnement de celle-ci est le moyen idoine de favoriser la réflexion sur un champ particulier. Le 1e colloque international sur la sémiotique, la didactique et la communication organisé par l'institut des langues, de littérature arabe et de communication de l'université de Médéa est une opportunité pour « rapprocher et favoriser les échanges entre les deux rives de la Méditerranée, démarche qui découle d'une volonté d'échanges afin d'arriver à créer un banquet d'idées sur le champ relatif à la langue ». Partant du constat qu'il n'y a que peu de disciplines qui se consacrent à la transmission de l'écriture comme médiation, le professeur Dominique Morizot de l'université de Provence indiquera que la langue est d'abord une convention. Car si l'on n'accepte pas la langue comme convention, on ne peut être dans l'appartenance. Pour l'intervenante, l'approche consiste à permettre à chacun d'avoir les capacités d'être un auteur tout en pensant qu'on écrit toujours pour quelqu'un, en ne limitant pas le champ de l'écriture seulement à l'art. Pour Ledia Dema, doctorante d'origine albanaise, le roman Chronique de la ville de pierre d'Ismaïl Kadaré est un texte polyphonique qui compte plusieurs types de discours juxtaposés, d'où son intérêt du point de vue de l'énonciation. L'impact de la communication publicitaire dans l'enseignement, thème présenté par Stefane Brandt de l'université de Nice, a donné la possibilité de mieux saisir la polysémie de l'image au niveau du cadrage, de l'inconographie, du slogan, de la topologie, etc. « La publicité est riche en messages, elle doit être utilisée dans l'enseignement pour faire comprendre le fonctionnement de la langue, car l'image est plus facilement accessible que le texte. » Si le colloque a été conçu par les organisateurs comme moyen de réfléchir sur les supports qui véhiculent la signification (écriture, image, dessein...), il se veut aussi une occasion de mieux faire comprendre l'impact de l'évolution de ces supports dans la réception des messages, afin de mieux penser la signification et la communication ; car s'adressant à des étudiants, il doit favoriser chez eux les possibilités de réfléchir à une didactisation de ces messages et de leurs supports et de renforcer leur créativité en ouvrant leur esprit à des méthodes nouvelles. Et enfin, arriver aussi à élargir les perspectives du centre universitaire à la recherche et l'enseignement qui lui permettent de se décloisonner et à s'ouvrir sur les autres universités, tant nationales qu'étrangères. Pour Tahar Chami, le colloque qui aura une périodicité biennale s'offrira comme un cadre et un forum pour les chercheurs.