Quatre citoyens, des pères de famille ayant plusieurs enfants à charge, campent toujours devant le siège de l'APC de Boukadir, à 20 km à l'ouest de Chlef. Ils observent depuis une semaine une grève de la faim après avoir été rayés de la liste définitive d'attribution de logements sociaux. Ils occupent une partie du trottoir de l'accès secondaire de l'édifice communal, surveillés de loin par trois policiers en civil. En raison de la dégradation de leur état de santé, deux d'entre eux, Brahim Bouzana et Abdelaziz Boudriaâ, ont été évacués hier vers l'hôpital de Sobha pour y subir les soins nécessaires. Les deux autres, M'hamed Sebihi et Khelifa Meriem-Benziane, épuisés, étaient allongés sur des matelas posés à même le sol, entourés d'une banderole où l'on pouvait lire « Où est passée la justice sociale ? ». Ils estiment avoir été injustement éliminés par la commission de recours de l'APW après avoir été retenus par la commission communale d'attribution de Boukadir. « Nous ne comprenons pas les raisons qui ont poussé ladite commission à agir de la sorte. Elle aurait dû au préalable enquêter sur notre cas avant de prendre une telle décision. Nous n'avons aucun bien et notre situation sociale est extrêmement préoccupante », nous dira l'un d'eux. Et d'ajouter : « Mis à part le président de l'APC qui nous a rendu visite, aucun autre responsable n'a daigné s'inquiéter de notre sort ou se pencher sur notre cas. Toujours est-il que nous sommes décidés à poursuivre notre grève de la faim jusqu'à la satisfaction de notre revendication principale, à savoir recouvrer nos droits légitimes. » Contacté à ce propos, le secrétaire général de la daïra de Boukadir nous a fait savoir que les contestataires ont effectivement été retenus sur la liste arrêtée par la commission communale d'attribution avant d'être « dégommés » par la commission de recours de l'Assemblée populaire de wilaya pendant la gestion des dossiers des logements sociaux. « Ils ne sont pas les seuls dans ce cas et plusieurs autres personnes figurant sur la même liste des 50 logements ont subi le même sort pour avoir bénéficié de biens immobiliers ou d'aides financières dans le cadre du soutien de l'Etat à la reconstruction », a-t-il déclaré.