Il y a 60 ans que les massacres de Kherrata, Guelma et Sétif - ce génocide colonial français - ont été perpétrés lors d'une dramatique journée du 8 mai 1945 contre une population désarmée. Une date à marquer d'une pierre blanche et noire, où le cauchemar a commencé pour des milliers de civils algériens. Ils ont été coupables d'innocence ! C'est d'avoir revendiqué haut et fort leur liberté et leur affranchissement, en manifestant pacifiquement, au même titre que les Américains, Soviétiques ou encore Australiens célébrant leur victoire contre l'hideuse hydre nazie. Aussi, pour souligner ce tragique pan de l'histoire de l'Algérie résistante et éprise de liberté contre l'ignominie belliqueuse française et, sans prétention aucune, par souci mnémonique - pour que nul n'oublie !-, le quotidien El Watan a conçu un numéro spécial gratuit consacré exclusivement au 8 Mai 1945. Un supplément, historiquement parlant, de 32 pages, dont la teneur porte sur des témoignages, des entretiens, des photos et autres. Le sommaire renferme des interviews de l'historien algérien Mohamed Harbi, de l'ancien grand reporter et écrivain français, Jean Lacouture ou encore celle du ministre français des Affaires Etrangères, Michel Barnier qualifiant les massacres du 8 mai 1945 de “tragédie inexcusable”. Ainsi que des témoignages poignants et vivants de militants algériens ayant participé aux manifestations du 1er mai 1945 à Alger, le 8 mai 1945 à Guelma et Sétif, et à Saïda, des analyses sur l'incidence du 8 mai 1945 sur la littérature et le cinéma algériens. Un supplément-histoire, après ceux commémorant le 50ème anniversaire de la Révolution de novembre 1954, gracieusement offert aux lecteurs d'El Watan. Bonne lecture !