Le maintien de certains ministres à leur poste après le remaniement partiel opéré par le chef de l'Etat la semaine dernière suscite autant d'interrogations que le départ d'autres.D'autant plus que les rumeurs donnaient pour partants plusieurs d'entre eux et les noms de leurs remplaçants étaient même avancés. Il en est ainsi du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, dont le départ a animé les discussions au niveau du siège de ce département du côté du boulevard Amirouche pendant les semaines qui ont précédé les changements apportés au gouvernement Ouyahia. Beaucoup ont assuré avant le 1er mai que les jours de Saïd Barkat à la tête de ce ministère étaient comptés. L'actuel ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé du développement rural, Rachid Benaïssa, semblait être le mieux placé pour le remplacer. A l'annonce du remaniement, les deux ministres ont été maintenus à leur poste initial. Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux rumeurs, même si parfois elles s'avèrent justes comme cela avait été le cas pour le désormais ex-ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. Même cas de figure pour le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui disait-on souhaitait ardemment qu'on mette fin à ses fonctions. On a évoqué des raisons familiales ou encore de santé pour justifier la volonté de M.Sellal de ne plus faire partie de l'équipe Ouyahia. Finalement, il n'en fut rien et le nom de l'ex-responsable de la campagne électorale du chef de l'Etat au moment de sa candidature à l'élection présidentielle faisait bel et bien partie de la liste des ministres reconduits à leurs postes. Sans doute pense-t-on dans les hautes sphères du Pouvoir qu'il lui incombe de mener jusqu'au bout les négociations avec le groupe français Suez pour la gestion déléguée des réseaux d'eau potable et d'assainissement de la capitale Alger et les nombreux chantiers en cours dans le secteur. Reconduction Autre reconduction et non des moindres, celle du chef du gouvernement lui-même. Les divergences qui sont apparues au grand jour entre Ahmed Ouyahia et l'ex- grand argentier du pays Abdelatif Benachenhou concernant la gestion des dossiers économiques dont celui des réformes ont fait dire à certains que les arbitrages pourraient être en faveur du deuxième cité. Celui-ci est en effet un habituel allié du président. Il s'est même permis de critiquer certaines décisions du chef de l'Exécutif, notamment celle concernant le placement de l'argent des entreprises et organismes publics uniquement chez des banques publiques et celle relative au financement de projets structurants par les finances de l'Etat. Mais là encore, les défenseurs de cette thèse se sont cassé les dents. Le président de la République avait annoncé la couleur en se démarquant ouvertement de la politique de Benachenhou. Les observateurs avaient estimé que le départ de ce dernier du ministère des Finances n'était qu'une question de temps, et le temps a fini par leur donner raison. Ouyahia en est sorti grandi. Il est plus que jamais chef du gouvernement.