Puisque son programme, comme il l'avait soutenu, s'inscrit dans « la continuité » de ses précédents mandats, il ne faut pas s'attendre à ce que le président Bouteflika procède au chamboulement du staff gouvernemental. On peut même dire que l'installation de l'équipe du troisième mandat est un « non-événement ». A quelques légers remaniements près pour renvoyer, certainement, l'ascenseur à ses nombreux soutiens qui nourrissent le rêve d'être nommés à des postes ministériels, l'ossature de l'action du chef de l'Etat depuis sa reconduction en 2004 devrait rester la même. Pour preuve n'a-t-il pas lynché publiquement des ministres pour mauvaise gestion sans pur autant aller jusqu'à les démettre de leurs fonctions ? Il avait même procédé, en mai 2005, au remplacement du chef de gouvernement sans toucher à la composante de ce dernier, excepté l'arrivée de Djiar, l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports au département de la communication. Il fera presque de même, en juin 2007, lorsque le président Bouteflika fit revenir Ouyahia au poste de celui qui l'avait remplacé un peu plus de deux années auparavant. Les quelques remaniements que l'Exécutif ait connus étaient à vrai dire des permutations. Mais on se serait dit que le chef de l'Etat sera peut-être amené un jour à prendre un jour en compte les critiques, relevant le fait que pas moins de 11 ministres, soit un tiers de la composante gouvernementale, sont originaires de l'ouest du pays, dont la plupart sont de Tlemcen. Rien n'y fit. La terne image qu'aura donné l'option présidentielle ne l'a pas fait fléchir. Il a maintenu le même personnel, notamment aux postes sensibles dits. Malgré les critiques et les errements relevés par les partis de l'opposition par rapport à la gestion de plusieurs départements, les frictions et les divergences à l'intérieur même du gouvernement, les ministres de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, des Affaires étrangères, Mourad Medelci, de la Justice, Tayeb Belaïz, entre autres, sont toujours là. Mais pas seulement, des ministres, qui ont été au centre de sérieuses controverses demeurent inamovibles. Il faut bien le dire, « la continuité » n'est pas la seule explication à leur maintien. Les loyaux services rendus au cercle présidentiel y comptent pour beaucoup. Amar Tou, Saïd Barkat, Rachid Harraoubia, Tayeb Louh, Ould Abbès, respectivement ministres des Transports, de la Santé, de l'Enseignement supérieur, du Travail et de la Solidarité nationale, ne doivent leur ascension qu'au fait d'avoir été parmi le noyau dur qui a permis le redressement du FLN. Seront-ils reconduits dans le prochain gouvernement par Bouteflika qui vient de brosser un tableau noir de la situation du pays ?