Ce sont 8,5 millions de tonnes de déchets municipaux qui viennent meubler chaque année l'environnement en Algérie. Dès lors, une gestion rationnelle des déchets (ménagers et industriels) s'impose. Intervenant, hier, lors d'un symposium pour la gestion rationnelle des déchets, Chabane Chemmani, directeur de la politique environnementale au département de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a indiqué : « Il existe 2000 à 3000 décharges sauvages parmi lesquelles 350 au niveau de 40 grandes villes du pays. » Tout en rappelant la stratégie qui a été mise en place par le gouvernement, M. Chemmani a annoncé que 820 millions de dinars ont été consommés depuis trois années dans l'étude et la réalisation de chemins directeurs et de centres d'enfouissement techniques (CET). Il a indiqué que pour mettre fin aux décharges sauvages, 13 centres d'enfouissement techniques ont été réalisés et prêts à être mis en service. « Le chiffre a été arrêté il y a trois mois et on attendait l'accord du gouvernement pour les ouvrir parce qu'il leur faut une organisation et un financement », a-t-il soutenu. Un conseil interministériel est prévu, ces jours-ci, a-t-il précisé, « pour décider du mode de fonctionnement et de financement de ces CET ». Expertisés par des Allemands, ces CET vont être accompagnés, selon lui, de la réalisation d'équipements périphériques, notamment les centres de tri, de compostage et des unités de traitement. Ainsi, selon lui, le gouvernement a accordé le lancement de 50 autres CET. Selon M. Chemmani, le budget de fonctionnement d'un centre d'enfouissement technique est estimé à 40 et 50 millions de DA/an. Interrogé sur le problème du lixivia de la décharge d'Ouled Fayet, le même responsable a soutenu que ce problème est en cours de règlement par la wilaya d'Alger par l'installation d'une unité de traitement chimique. Par ailleurs, M. Chemmani estime que le taux de récupération est insignifiant aujourd'hui. Il faut, selon lui, travailler avec le système Eco Jem de façon à avoir un taux de récupération important dans le cadre de la valorisation des déchets. Plusieurs thèmes sur les différents modes de gestion des déchets, les potentialités et leurs aspects financiers ont été développés au cours de cette rencontre organisée par Sustainable Business Associates (SBA, Suisse), l'Association pour la promotion de l'éco efficacité et de la qualité de l'entreprise (Apeque, Algérie) et Région pour le recyclage et la gestion des ressources (ACR+ Belgique). Les expériences tunisienne, marocaine et européenne en matière de gestion des déchets ont été passées en revue à l'occasion par des experts de ces pays. Jean-Pierre Hannequart, directeur général IBGE, président de ACR+, intervenant sur les perspectives Nord-Sud, dit croire en particulier au bien-fondé de relations de partenariat « décentralisé » entre des villes ou régions européennes et des villes ou régions maghrébines en ce qui concerne la gestion des déchets.