La vulgarisation de la gestion des déchets est le thème d'un séminaire organisée, avant-hier, à Oran par la direction de l'environnement de la wilaya. À Oran, où la production de déchets dépasse les 1 600 tonnes/jour, soit plus de 620 000 tonnes/an, aucune structure de traitement n'existe. Un seul agent de nettoiement dessert 1 000 habitants. Les moyens techniques et humains, affectés aux services chargés de la gestion, restent en deçà du volume croissant des déchets en tous genres. Sur la base d'un ratio de production de déchets par habitant, la quantité de déchets ménagers générée annuellement dans notre pays est estimée par le ministère de tutelle à 5,2 millions de tonnes, représentant 10 millions de mètres cubes. Selon M. Achour, directeur de l'environnement, la putréfaction et l'infiltration des déchets vers les sources d'alimentation en eau potable sont liées à leur forte composante en matière organique. Une étude réalisée à Alger, en 1998, fait apparaître que 40% des déchets retrouvés dans les poubelles proviennent de milieux urbains. C'est dans ce cadre précis que le programme national de la gestion intégrée des déchets solides urbains (Progdem) intervient. Dans ce contexte, 40 centres d'enfouissement techniques seront réalisé dans 40 grandes villes du pays. Ce sera une première expérience dans le domaine des traitements des déchets ménagers et industriels. L'Agence nationale des déchets (AND), qui vient de signer une convention avec la firme italienne Pizzorno, portera assistance aux collectivités locales (industries, hôpitaux) sur la maîtrise des techniques de gestion et de valorisation des déchets. Pourtant, la récupération et le recyclage des matières valorisables permettraient un gain économique énorme, soit 3,5 milliards de dinars par an. Autre fait marquant soulevé par les organisateurs du séminaire, le lancinant problème du brûlage permanent des déchets dans les décharges urbaines reste un phénomène répandu. Cette situation provoque de graves incidences environnementales, pouvant générer des maladies pathologiques, comme la brucellose, la rage ou encore la peste (épidémie de peste à Kehaïlia). B. G.