Les trois principales villes que compte la wilaya - M'sila, Bou Saâda et Sidi Aïssa -, ayant connu une urbanisation effrénée ces trois dernières décennies, n'en finissent pas de crouler sous le poids d'une cascade de défaillances liées à la gestion de la ville jusqu'à rendre le quotidien du citoyen invivable. Ces défaillances se trouvent matérialisées par l'absence d'infrastructures de base, notamment d'assainissement, de voirie, d'éclairage public au niveau de la majorité des lotissements devenus quartiers où l'insécurité et l'insalubrité se côtoient depuis des années. Ce qui constitue une appréhension grossière de la situation des trois grandes agglomérations, qui comptent chacune 100 000 habitants. Pour une appréhension plus fine, une journée d'étude, qui s'ouvre aujourd'hui à l'université de M'sila sous l'égide du ministre délégué chargé de la Ville M. Boukerzaza, aura à faire une évaluation à la faveur de différentes communications, lit-on dans la note introductive du ministère pour l'identification des principaux axes de l'action urbaine : le développement de la ville, les déchets solides, le transport urbain, les réseaux de viabilité et le cadre de vie. L'objectif recherché à travers cette journée demeure somme toute théorique et ne va pas au-delà de l'aspect sensibilisation et exhortation à engager une réflexion profonde pour une gestion efficace de la ville, alors que les citoyens totalement déboussolés, n'en finissent pas de patienter et ne croient plus aux engagements pris par des responsables de rang de ministres. Le cas des engagements pris pour la réhabilitation de vieux quartiers de M'sila et de l'ancienne médina de Bou Saâda, qui sont demeurés un vœu pieux, est édifiant à plus d'un titre et la situation n'a pas cessé de s'accentuer quant à leur caractère délabré. La médina de Bou Saâda, vieille de onze siècles, abritant 10 500 habitants à juin 2002, est en phase de dégénérescence sans le moindre souci aussi bien des pouvoirs publics que des associations.