Après la place de la Concorde civile, que les Algérois ont mis un an à localiser, un nouveau boulevard, baptisé boulevard la Réconciliation nationale, a fait son apparition dans la capitale. Ce dernier, inauguré en même temps que la trémie de Chevalley, démarre de Chevalley justement pour se perdre dans les forêts et maquis des environs de Chéraga. Les autorités paternelles, c'est-à-dire celles qui donnent les noms, ont-elles pensé à cette question : comment faire pour relier la place de la Concorde civile au boulevard de la Réconciliation nationale en suivant le programme présidentiel ? La place de la Concorde étant l'ex-place du 1er Mai et le boulevard de la Réconciliation situé sur les hauteurs à l'autre bout de la ville, pendant les heures de pointe, il vaut encore mieux faire le trajet par hélicoptère, de peur de ne jamais arriver à la réconciliation souhaitée. Remarque 1 : pour relier la place de la Concorde au boulevard de la Réconciliation, il faut prendre trois trémies, celle du 1er Mai, celle d'Addis Abeba puis celle de Chevalley. Autrement dit, passer trois tunnels tout noirs pour arriver à la réconciliation, signe que tout n'est pas très clair. Remarque 2 : il s'avère que le chemin le plus court pour arriver sur les hauteurs est surtout d'éviter les Tagarins et passer par El Biar, par Djenane El Mithaq plus précisément, la résidence présidentielle, pour arriver au boulevard. Enfin, dernier constat, si tout le monde sait où commence le boulevard de la Réconciliation, à Chevalley, personne ne sait vraiment où il se termine, quelque part entre la gendarmerie et les nombreuses casernes de la région de Chéraga ou encore le QG du DRS situé non loin de là. Etait-ce une bonne idée de placer un boulevard de la Réconciliation dans cette zone ? Non, affirment les militants des droits de l'homme. Le bout du(des) tunnel(s) est encore loin.