Il aura fallu l'intervention d'un entrepreneur ingénieux pour parvenir à récupérer le cadavre d'un dauphin que la mer avait rejeté dans la soirée de jeudi sur une crique des Sablettes. L'animal qui appartient à la famille des cétacés est un mammifère qui fréquente assidûment les eaux du golfe d'Arzew. Habituellement, ce sont des groupes importants qui vivent au large à la poursuite des bancs de sardines ou de thon. Le cadavre qui vient d'échouer sur cette plage est une femelle de 3 m qui pèse approximativement plus de 400 kg. Son échouage fait suite à une série de mutilations provoquées par l'homme. En effet, l'animal qui porte des traces d'hélices sur son flanc a été dépecé à l'aide d'une lame. L'auteur de cet acte aura agi dans le souci de débarrasser l'animal qui se serait laissé prendre dans les filets. Ce qui explique la découpe de toute la nageoire caudale et de la queue, les seules parties anatomiques sur lesquelles les filets maillants ont une prise irréversible. Mais au lieu de tenter de sauver l'animal en sacrifiant une partir des filets, les pêcheurs ont préféré achever le cétacé et le mutiler atrocement, laissant des blessures béantes que les nombreux curieux qui s'étaient précipités sur la falaise ont unanimement désapprouvées. Ce n'est pas la première fois que les dauphins font l'objet de ce genre de représailles de la part des nombreux bateaux de pêche qui croisent au large. Une pratique devenue courante sans que personne vienne mettre le holà. Car ce mammifère familier de nos côtes est incontestablement le plus inoffensif des poissons. Ne survivant que grâce aux bancs de poissons bleus qui peuplent la Méditerranée, dont il tire sa principale nourriture, il est souvent l'objet de représailles de la part des bateaux de pêche qui viennent continuellement le concurrencer. Ainsi, tous les ans, s'échouent sur les côtes mostaganémoises les cadavres de ce paisible animal. Il a fallu l'ingéniosité de cet entrepreneur pour parvenir à faire descendre sur la crique une énorme pelle mécanique qui fut détournée de sa destination initiale - elle était en partance vers Hassi Messaoud - pour venir porter assistance aux éléments de la Protection civile afin de récupérer le cadavre en phase de décomposition et l'enfouir sous 3 m de sable. N'hésitant pas à mettre à contribution ses engins, cet homme, qui répond au sobriquet de « Zetta », fera montre d'une rare maîtrise que les présents seront nombreux à saluer.