L'occupation israélienne du sud-Liban est revenue hier sur le devant de l'actualité, pour la première fois depuis le retrait militaire syrien du Liban. C'est encore et toujours le secteur des fermes de Chebaâ que les Libanais sont unanimes à considérer comme une portion du territoire de leur pays qui concentre toute l'attention. Celui-ci a été bombardé hier par l'aviation israélienne qui y a tiré des missiles sur les environs de la localité de Habbariyé. La chasse israélienne a tiré « deux missiles » air-sol en direction de Habbariyé, au nord du village libanais de Kfar Chouba, a indiqué la police sans être en mesure de dire s'il y avait eu des victimes. Quelques minutes plus tard, l'aviation israélienne a effectué un deuxième raid à l'ouest de Kfar Chouba dans le secteur des fermes de Chebaâ, occupé par l'armée israélienne. Auparavant, des affrontements avaient opposé dans le même secteur l'armée israélienne et le Hezbollah chiite libanais, les deux protagonistes accusant mutuellement l'autre d'avoir commencé. Durant cette même journée, une série d'explosions s'était produite près d'une position israélienne. Au moins six explosions dues vraisemblablement à des tirs de roquettes tirées par la résistance libanaise ont été signalées dans ce secteur. Toutefois, relève-t-on, la résistance libanaise a toujours revendiqué ses opérations, ce qui n'a pas été le cas hier. Jeudi, deux roquettes avaient explosé sans faire de victime dans le même secteur, selon l'armée israélienne. A la suite de ces tirs, qui avaient été précédés mercredi par un tir de roquette sur le nord-ouest d'Israël, le ministre de la Défense israélien, Shaoul Mofaz, a rendu hier les autorités libanaises responsables du maintien du calme à la frontière avec Israël. « Israël considère que le Liban est responsable de ce qui se passe sur sa frontière », a déclaré M. Mofaz soulignant que son pays « ne souhaitait pas une escalade », mais suivait « attentivement la situation » dans ce pays. Le plus dur dans cette affaire, ce n'est pas la position israélienne, mais surtout celle d'agences de presse, terriblement coupables de glissements sémantiques porteurs de parti pris. Ainsi, est-il souligné dans leurs comptes rendus, les roquettes étaient tirées depuis le Liban. Et la conclusion, dans ce cas-là, devient une évidence : les fermes de Chebaâ ne s'y trouvent pas forcément. Pourquoi ne pas le dire directement ?