Rien ne va plus à l'APC de Beni Bouattab, une commune rurale située à 65 km au sud-est de la wilaya. Les premières victimes, ce sont évidemment les habitants qui avaient regagné leur village après un long exil dû à la décennie noire qu'a vécue la région. En effet, après la condamnation du maire à trois ans de prison ferme pour corruption, c'est au tour de son successeur (un élu intérimaire) de faire l'objet d'un retrait de confiance décidé par cinq des six membres de l'assemblée communale. Les contestataires lui reprochent une série de griefs, dont la prise de décisions individuelle, les absences répétées au bureau, les retards dans l'exécution des projets, l'accumulation des dettes, l'utilisation de l'unique véhicule de service à des fins personnelles et le mauvais accueil réservé aux citoyens et partenaires de la commune. Tous ces points sont consignés dans un rapport adressé à l'administration de tutelle le 27 avril dernier, dont une copie est en notre possession suite au passage dans notre bureau de quatre des cinq signataires. D'après eux, la décision a été prise conformément à la réglementation en vigueur, lors d'une réunion extraordinaire tenue en présence du P/APC incriminé et sanctionnée par une délibération de retrait de confiance prenant effet à compter du 7 mai 2005. Ils relèvent, cependant, que le « maire déchu » a refusé de signer le document en question qui a été, par ailleurs, transmis à la daïra d'El Karimia pour approbation et désignation d'un successeur parmi ses opposants. Nous avons tenté d'avoir la version du P/APC intérimaire, mais celui-ci était injoignable au siège de la commune.