Il a fallu attendre jeudi après-midi pour avoir quelques informations sur le contenu de la visite du chef d'état-major de l'ANP, le général-major Salah Gaïd, à l'OTAN. Et ce fut par la voix du président du comité militaire de l'OTAN, le général allemand Harald Kujak, que nous avons appris, au cours d'une conférence de presse, qu'elle s'inscrit dans le cycle des consultations régulières relatives au programme de coopération Algérie-OTAN. Selon le général Harald, deux grands points ont été examinés : le suivi de l'opération Active Endhevour pour la surveillance des voies maritimes en Méditerranée et le point sur l'échange du renseignement militaire et sécuritaire. L'Algérie avec Israël sont, selon le président du comité militaire, les deux pays les plus motivés et impliqués concrètement dans la surveillance des voies maritimes en Méditerranée. Cela traduit une volonté politique de réelle coopération des deux pays, mais exprime leur perception de la menace terroriste d'une manière plus appuyée. PARTICIPATION ADEQUATE L'un n'allant pas sans l'autre, la prévention des actes terroristes requiert, en amont, une coopération poussée dans le domaine du renseignement en général, celui militaire en particulier. Rappelons que depuis que l'Algérie a rejoint le dialogue politique méditerranéen, officiellement en 2002, une série d'accords a été signée par les deux parties, tel celui relatif à l'échange de « documents classés confidentiels », entendre par là l'information sécuritaire entre autres. Par ailleurs, la visite du général Gaïd a été l'occasion de passer en revue la participation de l'Algérie aux séminaires de formation sur la prévention des risques majeurs, comme les catastrophes naturelles, les nouvelles technologies militaires. Sur un plan plus général, les deux parties ont examiné la situation internationale, où il a été question de l'Irak, du Moyen-Orient, de la crise du Darfour et de l'Afghanistan. Les possibilités d'une participation plus adéquate de l'OTAN en Irak pour la formation des militaires irakiens sont envisagées. Au Moyen-Orient, l'idée d'une implication des forces de l'Organisation nord-atlantique, à la demande des concernés et sous un mandat de l'ONU, semble gagner du terrain. L'objectif pour cette région étant d'assurer la sécurité et un climat plus propice à la mise en pratique de la Feuille de route et la création « rapide » d'un Etat palestinien. Sur l'ensemble de ces questions, l'Algérie et l'OTAN ont une similitude de vue encourageante et exemplaire, a laissé entendre le général Harald Kujak. Notons enfin qu'aucune information au sujet de cette rencontre n'a filtré du côté des officiels algériens à Bruxelles. Seule l'OTAN a ouvert ses portes aux journalistes algériens accrédités à Bruxelles et répondu à leurs questions.