La rencontre de Bruxelles, à laquelle avait pris part notre chef d'état-major, a permis de mettre pas mal de points sur les «i». Fait, s'il en fut, inédit dans les annales algériennes : le secrétaire général de l'Otan (organisation de l'Alliance atlantique), doit effectuer une visite dans notre pays à partir d'aujourd'hui. Invité par le président Bouteflika lui-même, Jaap de Hoop Scheffer devra avoir des entretiens avec de nombreux hauts responsables algériens, dont le chef de l'Etat ainsi que le chef d'état-major, le général-major Gaïd Salah. Cette visite, il faut le signaler, est la première qu'effectue le responsable de l'Otan au niveau de la rive sud de la Méditerranée. Ce n'est pas pour rien, dès lors, que notre chef de la diplomatie a indiqué, évoquant cette question, qu'il s'agit avant tout du «renforcement des relations de notre pays avec l'organisation de l'Alliance atlantique». Notre pays, ancien «non-aligné» s'insère avec brio dans ce nouveau monde unipolaire où il compte jouer un rôle de premier ordre au niveau méditerranéen, maghrébin, sahélo-saharien et arabe. Le 17 novembre, le chef d'état-major de l'ANP, le général-major Gaïd Salah, avait participé, au siège de l'Otan à Bruxelles, à la première réunion du comité militaire en session des chefs d'état-major de la défense des pays membres avec les pays du dialogue méditerranéen. Abdelaziz Belkhadem, dans sa déclaration, ajoute que cette visite vise également à arrêter «les règles de coopération politique et militaire entre les pays membres de l'Alliance atlantique et ceux du sud de la Méditerranée». C'est justement pour examiner les démarches à effectuer dans ce sens, relève le journal français Le Nouvel Observateur que «le secrétaire général de l'Otan séjournera à Alger». Il ajoute que «l'Algérie a été l'un des derniers pays de la rive sud de la Méditerranée à postuler aux discussions avec l'Otan». Elle n'en occupe pas moins le premier rang dans l'intérêt que lui porte l'Otan. Preuve en est que la première sortie de Jaap de Hoop Scheffer dans la rive sud de la Méditerranée n'a pas concerné ses alliés traditionnels que sont le Maroc et la Tunisie. Jaap de Hoop Scheffer arrive donc à Alger au lendemain de manoeuvres militaires d'envergure organisées par le ministère algérien de la Défense à Hassi Bahbah, dans le Sud algérien, et auxquelles assistera le président Abdelaziz Bouteflika. Ces manoeuvres, grand signe de bonne volonté de notre pays, consistent à donner le coup d'envoi de la destruction de l'ensemble de notre stock de mines antipersonnel, conformément au traité d'Ottawa. Ce grand signe de bonne volonté de la part de l'ANP, résolument placée sous le contrôle des autorités politiques légitimement élues, en fait une armée moderne, capable de jouer un rôle de premier ordre dans la pacification de la rive méditerranéenne, mais aussi dans la lutte internationale contre différents fléaux tels que le terrorisme, le trafic de stupéfiants et même l'immigration clandestine. Notre pays apporte également un cinglant démenti aux accusations marocaines, notamment colportées par voie de presse, sur de prétendues visées expansionnistes, alors que notre armée, qui se conforme strictement à ses missions constitutionnelles, se fait un point d'honneur de respecter scrupuleusement le droit international, à commencer par celui des peuples à l'autodétermination. Il convient de relever que Jaap de Hoop Sheffer doit également animer une conférence-débat au Palais des nations cet après-midi. Il y serait même question de sismicité puisque dans le cadre du dialogue entre l'Algérie et l'Otan, rapporte un communiqué rendu public hier, il a été procédé à l'installation d'un comité interministériel en vue de préparer un séminaire international sur les séismes dans le Bassin méditerranéen. La technologie militaire, à travers certaines de ses applications, permet aussi bien la prévention que les sauvetages dans de bien meilleures conditions.