Le port de Bouharoun enregistre une importante affluence quand le soleil « apparaît ». Les « restaurants » et les vendeurs de poisson ont proliféré sur cette aire qui échappe à tous les contrôles. Les familles sont harcelées par les serveurs, les invitant à choisir leurs « meilleurs » restaurants pour déguster les produits de la mer. Les eaux noirâtres « se promènent » sur un sol défoncé, mal goudronné, tandis que les mauvaises odeurs rendent l'atmosphère insoutenable. Les « touristes » ne semblent nullement gênés par ce décor pollué, auquel se greffent de jeunes gardiens de parking, qui rackettent les automobilistes avant de quitter les lieux.L'insalubrité a rongé le port de Bouharoun. Des travaux de dragage au niveau des deux bassins se déroulent actuellement. Le rejet des eaux usées et nauséabondes vers le port, l'insouciance des autorités locales et la démobilisation des citoyens sont à l'origine de ces dégâts occasionnés au sein de cette infrastructure portuaire stratégique. Certains citoyens, croyant avoir réalisé une bonne affaire sur les étals installés anarchiquement sur les quais du port, se font avoir, en achetant du poisson de mauvaise qualité, de surcroît du poisson décongelé. C'est dans ce contexte que nous avons été surpris par la visite inopinée du wali de Tipaza, dans ce coin attirant, mais mal entretenu. Le constat a été fait, ce qui a conduit le chef de l'exécutif à prendre des mesures urgentes. Les amas d'ordures, quelques coins discrets qui se sont transformés en toilettes publiques pour les nombreux jeunes qui tentent par tous les moyens de « réaliser » des recettes pour nourrir leur famille ou se permettre quelques instants d'évasion dès la tombée de la nuit, n'ont pas laissé le wali indifférent. Ce qui l'a poussé à instruire le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tipaza et le directeur des travaux publics de respectivement construire un exutoire pour canaliser les eaux qui circulent en surface et procéder à une opération de revêtement de cet espace, une opération qui se réalise avant l'achèvement des travaux en cours au niveau du port de Bouharoun. Le wali s'est intéressé aux hangars érigés depuis des années au port, qui actuellement ne servent à rien. Des instructions ont été données et qui seront scrupuleusement suivies au sujet de leurs réaménagements en structures légères, afin d'affecter les authentiques vendeurs de poisson vers ces lieux qui répondent aux normes. Le port de Bouharoun, de par sa proximité de la capitale, en raison des tiraillements locaux et des intérêts occultes, n'est jamais arrivé à se hisser à un niveau qui répond aux exigences de la vocation touristique, même si sa production en poissons est reconnue, mais les mesures d'accompagnement ont été inexistantes. Le coup de pied dans la fourmilière que vient de donner le wali de Tipaza n'a pas été du goût de certaines personnes qui complaisaient dans le train-train quotidien.