Pour la deuxième fois, les femmes vont être au rendez-vous international pour faire entendre leurs voix. Cette action de citoyenneté s'inscrit dans le cadre de la marche mondiale des femmes, qui fera escale, les 28 et 29 mai, à Marseille, en France. Cette nouvelle marche vient confirmer l'engagement des femmes du monde à se mobiliser contre la pauvreté, la domination patriarcale et les violences faites aux femmes, comme elles l'ont exprimé en 2000 à l'initiative de la Fédération des femmes du Québec. Cette manifestation mondiale a vu l'adhésion de milliers de femmes à travers le monde. Du 8 mars 2000 au 17 octobre de la même année, les femmes ont sillonné tous les villages, les routes et les municipalités de New York « pour rendre visible l'invisible dans ce monde encore frappé d'une incroyable cécité quant à la situation des femmes, pour montrer l'intolérable dans ce monde encore paralysé par son effarante tolérance envers la pauvreté et les violences faites aux femmes ». Le 20 octobre 2000, une pétition de 4 736 000 signatures pour exiger que les femmes ne soient plus victimes de la pauvreté et des violences a été remise aux Nations unies. Cinq année après, c'est-à-dire le 8 mars dernier, la deuxième édition de la marche mondiale des femmes a pris son départ à partir du Brésil. Ainsi, des femmes se relaient pour transmettre leur charte mondiale adoptée le 10 décembre 2004 à Kigali (Rwanda) lors de la cinquième rencontre internationale de la marche mondiale des femmes. Les 28 et 29 mai, la ville de Marseille accueillera des centaines de femmes d'Europe et de la rive sud de la Méditerranée pour exprimer encore une fois leur volonté de vouloir changer les choses. Plus d'une vingtaine d'associations algériennes de femmes prendront part à cette manifestation à l'invitation du Collectif 13, droits des femmes français, qui regroupe des associations, des groupes politiques et syndicaux. A noter que ces associations étaient inscrites à la marche mondiale en 2000 et ont adhéré à la charte mondiale des femmes pour l'humanité qui passera dans soixante-trois pays au cours d'une grande marche relais. Marseille sera ainsi le relais européen, comme l'a été la Belgique en octobre 2000 avec 35 000 personnes à Bruxelles. A la veille de la marche, le 27 mai, une journée d'étude ayant pour thème « Femmes de Méditerranée, entre violence et stratégie de liberté » est organisée par l'association Forum femmes Méditerranée de Marseille à l'Institut de la Méditerranée. Des questions relatives aux « Femmes et développement solidaire » et « Egalité en droit pour toutes et tous » seront abordées. En marge de la marche qui aura lieu, le samedi 28 mai, la journée sera consacrée à une série d'activités dont un débat sur plusieurs thèmes relatifs au travail, à la précarité, à l'emploi, à la paix et aux conflits, à la démocratie.