La nouvelle a fait le tour de la ville avant d'être officiellement confirmée : l'oued Tsighaout, un des deux cours d'eau polluants qui traversent Chlef, sera couvert sur 3,5 km, avons-nous appris hier à la Direction de l'hydraulique de la wilaya. La première tranche de l'opération, d'un montant de 25 milliards de centimes, a déjà été entamée depuis le 26 mars dernier et concerne un tronçon de 900 m qui va du pont de Hay Bensouna jusqu'à la salle omnisports des Vergers. Le marché, apprend-on, a été confié à deux entreprises privées et sera achevé dans un délai de 10 mois, sur la base de l'étude technique effectuée par un bureau d'études spécialisé. Les travaux consistent en la réalisation de galeries recouvertes de terres compactées et dotées d'un système de drainage des eaux pluviales. « Pourquoi uniquement les eaux pluviales ? Parce que tout simplement l'ouvrage sera totalement débarrassé des eaux usées grâce au raccordement du réseau d'assainissement de la ville à la nouvelle station d'épuration des eaux usées dont la mise en service est prévue pour janvier 2006 », nous dira le sous-directeur de l'hydraulique chargé du projet. La seconde tranche du programme, soit 2,6 km, sera lancée, nous dit-on, dès son approbation par le ministère concerné et l'octroi des crédits nécessaires. Un dossier a été introduit dans ce sens par les autorités locales. Ces dernières comptent mener à terme les deux phases du projet dans un avenir proche, dans le but d'en faire aussi une voie de dégagement entre le siège de la commune et les cités environnantes du sud de la région. Ce qui permettra, à coup sûr, de désengorger la circulation et de faciliter le déplacement des populations, d'autant que non loin de là on a prévu l'extension de la ville et la construction d'un nouvel hôpital en dur de 240 lits. L'autre cours d'eau, en l'occurrence celui du Chélif où se déversent les rejets d'eaux usées de toute la commune, a bénéficié, quant à lui, d'un investissement extrêmement important visant sa dépollution. Il s'agit de la nouvelle station d'épuration en construction sur la berge de l'oued par une entreprise chinoise. Le taux de réalisation est estimé à 30%. Elle sera réceptionnée en janvier 2006, selon les délais contractuels, et doit prendre en charge tout le réseau d'assainissement de l'agglomération. Celui-ci a déjà fait l'objet de mise en place des nouvelles conduites jusqu'à la surface de leur raccordement au niveau de l'ouvrage. Une fois traitées, les eaux seront réutilisées pour l'irrigation des terres agricoles de la plaine, soit par réseau, soit par des lâchers dans l'oued Chélif, souligne encore le même responsable. L'opération a nécessité une enveloppe de 200 milliards de centimes.L'une et l'autre interventions, lancées à l'initiative de la wilaya, visent à protéger la population et l'environnement contre les sources de pollution majeures avec leur lot quotidien de moustiques, de rats et d'odeurs nauséabondes.