Le conseil de l'Ordre des architectes de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé mercredi dernier une journée d'étude sur les conditions de délivrance du permis de construire et ses répercussions sur l'urbanisme. L'année dernière, 372 dossiers de permis de construire ont été rejetés, dont 62% pour des raisons techniques, a expliqué le directeur de l'urbanisme et de la construction. Celui-ci expliquera : « Des dossiers nous ont été adressés sans que les normes d'urbanisme soient respectées. Ainsi, ni l'alignement ni le gabarit dans le périmètre bâti ne sont pris en considération par les concepteurs du projets. » La remarque est plutôt dirigée vers les architectes rendus responsables de l'environnement chaotique de nos cités. Le wali qui a ouvert les travaux a déclaré à l'assistance : « Nous devons rechercher les voies et moyens pour mieux construire, l'architecture étant un art. Il faut dire que ni la qualité, ni l'architecture ne répondent à ce que nous attendons. » Des architectes ont expliqué cette situation par la mauvaise qualité des matériaux, la non-maîtrise des coûts de production et surtout la nécessité de livrer dans la précipitation des immeubles. Le président de l'Ordre des architectes défend le métier en disant : « Les réalités sont difficiles. En fait, le permis de construire est complexe. Il passe par un processus lourd car l'administration chargée de vérifier les documents est une longue chaîne qui a souvent des interprétations différentes des textes réglementaires. Nous devons mettre en place un dialogue permanent pour aboutir à une conception qui suivra une démarche artistique qui doit se faire dans la sérénité. « Les professionnels ont, en outre, présenté l'argument de la réglementation qu'il faudrait réaménager et cerner correctement le Plan d'occupation du sol (POS). De son côté, le directeur du logement et des équipements publics (DLEP) a soulevé d'autres considérations d'ordre technique. Aussi, a-t-il recommandé aux architectes d'associer tous les techniciens en engineering. « Il faudrait tenir compte des codes parasismiques et respecter les normes d'isolation tonique et thermique de la construction. » Selon lui, des rapports sont adressés par les maîtres d'œuvre à ses services suite à des risques d'effondrement de bâtiments nouvellement construits en raison de terrains instables. Le cas du chantier de l'AADL d'Azazga est édifiant. Une partie de ce chantier menace de s'écrouler. Actuellement, la wilaya recherche des entreprises spécialisées dans le confortement pour sauver la centaine de logements érigés. Lors de la rencontre, des représentants de la Protection civile qui ont pris part aux travaux ont présenté à l'assistance les conditions d'intervention en cas d'incendie dans les immeubles. La largeur des chaussées est de 8 mètres au minimum pour permettre aux engins d'intervenir, a indiqué l'intervenant. A Tizi Ouzou, il est en effet difficile aux sapeurs pompiers d'intervenir tant dans nombreuses cités les rues sont étroites alors que les immeubles sont hauts. La journée d'étude sur le permis de construire a en tout cas le mérite de poser tous ces problèmes. Mais, encore faudra-t-il tenir compte des solutions.