Le report des spécialisations vers l'enseignement supérieur ne date pas d'aujourd'hui. Vers la fin des années 1990, les responsables du secteur de l'éducation nationale ont déjà appliqué ce procédé. « Dans les années 1980, il y avait 28 filières au niveau du cycle secondaire, ce nombre a été réduit à 15 dans les années 1990 et aujourd'hui le secondaire a été réorganisé de façon à avoir six grandes filières ». A notre sens, l'agitation et l'amalgame, créées par certaines personnes concernant le report de la filière portant sur les sciences juridiques, sont injustifiables », a indiqué Ibrahim Khellaf, chef de cabinet au ministère de l'Education nationale, jeudi dernier, lors d'une conférence de presse animée au siège de son département. Cette rencontre avait pour objectif essentiel de clarifier la position et la démarche du ministère par rapport à cette question et de lever toute équivoque. En revanche M. Khellaf ne comprend pas que de toutes les spécialités différées, les sciences juridiques fassent l'objet actuellement d'une controverse « nourrie et entretenue, consciemment ou inconsciemment », par certaines parties qui ne font pas la distinction entre les sciences juridiques en tant que filière et l'éducation et les sciences islamiques en tant que disciplines dans les programmes officiels. La discipline en question, explique l'orateur, constitue une dimension fondamentale dans les programmes du ministère de l'Education dès la première année de l'enseignement primaire et jusqu'à la fin de la deuxième année de l'enseignement secondaire dans toutes les filières qu'elles soient scientifiques ou littéraires, y compris la filière des langues étrangères. « Cette discipline n'a jamais été supprimée et nous n'envisageons pas de la supprimer. Elle figure toujours dans la nomenclature des disciplines dispensées dans les écoles algériennes », a signalé le conférencier. De l'avis de ce dernier, la réorganisation du secondaire entre dans le cadre de la réforme du système éducatif et dans ce contexte il a été jugé utile d'éviter la spécialisation précoce qui n'est nullement en faveur de l'élève. Selon le représentant du ministère, l'enseignement secondaire ne constitue plus, actuellement, une étape de spécialisation, mais il a été restructuré de manière à constituer une étape où seront consolidées les connaissances de base en langue et littérature arabes, en mathématiques, en sciences, en informatique et en langues étrangères. La réorganisation du secondaire s'est faite après concertation intersectorielle, particulièrement avec l'enseignement supérieur qui représente le principal débouché pour les sortants du secondaire. Les huit spécialités différées sont les techniques comptables, les lettres et sciences humaines, les lettres et sciences islamiques, l'électronique, l'électrotechnique, la fabrication mécanique, la chimie, les travaux publics et bâtiment. « Ces spécialités présentent toutes le caractère d'être des spécialités universitaires, dont certaines sont même des spécialités post-tronc commun universitaire. Toutes ces spécialités requièrent des connaissances de base solides soit en langue, soit en mathématiques et sciences physiques, seul gage de réussite », a affirmé l'orateur. Il a insisté sur le fait que ces réajustements, indispensables à la rénovation et à la modernisation du système éducatif et à sa mise à niveau, n'impliquent aucune compression des effectifs enseignants de l'enseignement secondaire et ce, quelles que soient leurs spécialités. Les surnombres qui seraient éventuellement enregistrés dans l'une des huit disciplines reportées contribueront à un meilleur encadrement des élèves. « 26% des enseignants des sciences juridiques ne sont pas spécialisés en la matière et dans certains établissements, ce sont les enseignants de langue arabe qui enseignent cette filière donc leur poste de travail n'est nullement menacé », dira M. Khellaf qui a indiqué qu'en ce qui concerne les élèves qui se sont déjà inscrits dans cette filière, ils poursuivront normalement leurs études et passeront leur bac. « Le cursus de ces élèves ne sera pas perturbé », a souligné le conférencier.