Le seul privilège dont jouissent nos enfants, et ce, depuis des décennies déjà, est de faire des va-et-vient de la maison à l'école ; ils font cela durant toute l'année scolaire sans susciter aucune inquiétude chez quiconque ; et surtout ils font cela au grand bonheur de nos responsables qui voient ainsi les établissements scolaires peuplés à craquer et la loi sur l'obligation de la scolarité des enfants appliquée, ce qui crée, chez les Algériens naïfs que nous sommes, l'illusion d'un Etat veillant sur la protection du droit de l'enfant à l'enseignement. Or, cet Etat est défaillant à plus d'un titre. Voici quelques maux dont souffre l'école : a - L'application d'une législation scolaire favorisant l'indiscipline De nos jours, ce ne sont pas uniquement les châtiments corporaux qui sont interdits à l'école algérienne, mais aussi des punitions comme le renvoi et la consigne. Ainsi, même si la parole, ou la punition pédagogique qui consiste à demander à l'élève d'apprendre un poème ou d'écrire un texte une dizaine de fois, s'avère enfin inefficace pour assagir un élève perturbateur, l'enseignant ne peut recourir à son renvoi ; la loi oblige à maintenir l'élève en classe dusse-t-il perturber le déroulement normal du cours. En fait, il y a tellement d'interdictions qui empêchent l'enseignant d'agir que les élèves se permettent presque tout : chahut, déplacement, retard, absence, refus de travailler, etc. Cela va sans dire que, dans de telles conditions, ni l'enseignement ni l'apprentissage ne peuvent avoir lieu convenablement. b - L'appauvrissement des établissements scolaires sur les plans humain et matériel Depuis que l'Etat a mis en pratique, mais sans l'avoir déclaré ouvertement aux Algériens, la politique de la non-permanisation dans un poste de travail, le secteur de l'éducation souffre d'un manque aberrant en moyens humains : de nos jours, nos établissements scolaires sont en proie au désordre absolu en raison d'insuffisance en adjoints d'éducation dont le rôle dans l'établissement de l'ordre et la discipline à l'intérieur des écoles est indéniable. Même constat en ce qui concerne les ouvriers du maintien et de réparation des équipements et des infrastructures. (A suivre)