En toute franchise, la propreté du village est due au civisme de la population ; la preuve, pour l'enlèvement des ordures, nous utilisons juste un... tracteur », ainsi répondra Sadek Dakhil, président de l'APC d'El Hama, au sujet du chef-lieu de la commune se trouvant à un jet de pierre de Khenchela. Effectivement, à plusieurs reprises, nous avons été frappés par la propreté de ses artères. A ce propos, le village a été primé dans les années 1980. La commune d'El Hama compte environ 12 000 âmes, dont 5000 au chef-lieu, 2000 dans chacune des deux principales agglomérations, Lem Hacha et El Kharroub, et le reste dans des mechtas et douars. Si la commune d'El Hama se targue d'avoir sur son territoire le nouveau centre universitaire et de posséder Hammam Salihine, des sources thermales et des vestiges archéologiques, ainsi qu'une infrastructure hôtelière, en l'occurrence l'hôtel El Mahdi nouvellement construit, qui n'a rien à envier aus autres haut standing, elle est avant tout une région agro-pastorale, avec sa partie nord sylvicole, comptant une superficie agricole totale (SAT) de 16 822 ha et une superficie agricole utile (SAU) de 10 495 ha. Les fellahs y pratiquent la polyculture, principalement des céréales, dont l'orge en majorité. Les trois dernières années ont été exceptionnelles en matière de production d'orge, avec un rendement de 50 q/ha, selon le subdivisionnaire des services agricoles. Pratiquant l'agriculture vivrière et n'ayant pas les moyens pour l'engraissement, l'on ne respecte pas l'assolement des terres. De fait, rares sont ceux qui suivent l'itinéraire technique. Dans le cadre du PNDA, 156 ha, ayant fait l'objet de reconversion, ont été transformés en verger ; de cette superficie, le pommier (golden) occupe 60%, l'abricotier 10% et le figuier rustique 10% ; d'autres arbres fruitiers se partagent les 20%. Dans la plaine de Begaga, un bassin laitier a vu le jour avec 138 vaches. Outre la quantité réservée à la consommation familiale, la production livrée à l'unité Onalait de Batna, durant 2003-2004, s'est élevée à 468 268 l. Mais il y a un problème de collecte de lait. L'éleveur a sur les bras la livraison de sa production, une charge en plus. Deux minilaiteries ont été réalisées dans le cadre du PNDA, l'une implantée à El Hama et fermée depuis 6 mois pour panne technique, l'autre à Khenchela toujours opérationnelle. Toujours dans le cadre du PNDA, en l'espace de 2 années, 18 forages ont été réalisés pour l'irrigation agricole, ce qui rend le nombre total à 118. Une question de gestion Si l'agriculture rend service à beaucoup de jeunes, d'autres sont au chômage, surtout les universitaires. D'ailleurs, la commune formule des besoins importants en matière de poste : 500 au filet social contre un quota de 260. Autre fait : la nuit, le village est plongé dans l'obscurité totale. « Cela est dû à un problème de maintenance. Il n'y a même pas un électricien aux services de la commune », nous dira à ce propos Nourredine Hamidèche, chef de daïra d'El Hama. « Une opération de réhabilitation (première tranche) de l'éclairage public est inscrite dans le PCD pour cette année dont le coût est de 60 millions de dinars », ajoutera-t-il. « Concernant l'AEP, en principe, il n'y a pas de problème si l'on maîtrise la gestion des ressources hydriques mobilisées. Aussi, l'on reçoit de l'eau un jour sur deux, durant une heure. » Par ailleurs, la station thermale Hammam Salihine est gérée par les services de la commune et fait rentrer juste 22,5 millions de dinars par an, chiffre jugé en deçà des potentialités existantes, selon le chef de daïra. Il dira aussi que la station attend un adjudicataire qui y injectera de l'argent pour l'exploiter d'une manière optimale. Avec les rentrées d'argent de la station, les modestes recettes de la commune sont évaluées à 52 millions de dinars, dont plus de 58% vont à la masse salariale.