Pour la première fois, un exercice baptisé Raïs Hamidou 5 se déroulera le 25 mai, au large des côtes algériennes, entre les unités des marines algérienne et française. « Cet exercice, premier du genre de par son ampleur et sa préparation, est le début d'une longue série qui va suivre », a insisté le vice-amiral d'escadre Jean-Marie Van Huffel, commandant la zone maritime Méditerranée. Lors d'un point de presse organisé hier à bord de la frégate anti-sous-marine Montcalm à l'occasion de l'escale, du 21 au 26 mai, au port d'Alger d'une unité de la marine française, cet officier a précisé que l'accord-cadre de la coopération militaire commence à prendre forme. Il notera, à cette occasion, que les marines des deux pays sont appelées à jouer un rôle prépondérant dans ce sens. Ce militaire parle aussi en sa qualité de préfet maritime de la Méditerranée, exerçant à Toulon. Un poste créé au terme d'un décret promulgué le 6 février 2004 qui l'investit d'une responsabilité générale. Dépositaire de l'autorité de l'Etat français en mer, ce préfet bénéficie du concours et coordonne les moyens des administrations intervenant en mer (affaires maritimes, douanes, gendarmeries maritime et départementale, marine nationale et sécurité civile) et ceux de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). C'est à ce titre qu'il a, subtilement, affiché la disponibilité de son pays à aller vite vers « l'approfondissement » de la coopération entre les deux pays. Surtout pour des « actions qui dépassent le cadre militaire », dira-t-il. En cela, il ne manquera pas de rappeler la présence de trois navires algériens lors des festivités commémorant le 60e anniversaire du débarquement des alliés à Toulon. Mieux encore, le vice-amiral d'escadre Jean-Marie Van Huffel se plaira à relever qu'il est natif d'Alger en 1955 et qu'il compte parmi des « promotionnaires » le général M'hand Tahar Yala, commandant des forces navales. Concernant l'exercice commun, l'officier français dira que cette action « vise à renforcer la connaissance mutuelle des forces navales des deux pays et à assurer l'aptitude de celles-ci à opérer ensemble pour répondre à une situation de crise maritime ». Cet exercice qui concerne la surveillance et la sécurité maritimes permettra, à terme, notera l'officier français, de « mettre en place un système de coordination intégrée qui utilise les techniques modernes ». A rappeler que cette initiative militaire franco-algérienne intervient deux mois après les manœuvres tactiques portant sur « les opérations d'interdiction maritime » qui se sont déroulées entre la marine algérienne et des unités de la force de réaction (SNMG 2) de l'OTAN. Sept frégates en plus d'un navire de soutien logistique relevant de sept pays, à savoir les Etats-Unis, l'Italie, la Turquie, l'Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas et l'Espagne avaient pris part ces manœuvres. C'était alors « une première » dans les relations entre l'Algérie et l'OTAN, avait tenu à souligner le colonel-major Karaiskos, commandant de SNMG 2. Une coopération qui est appelée à « s'intensifier davantage » avec d'autres escales similaires qui seront effectuées dans les années à venir.