Le Front Polisario a célébré hier, de manière remarquée, le 32e anniversaire de sa création, le 20 mai 1973. C'est le Front Polisario qui signera ensuite le début de la guerre d'indépendance du peuple du Sahara-Occidental contre l'occupant espagnol, avant de faire face à un nouvel envahisseur, c'est-à-dire le Maroc à qui l'ONU a refusé d'octroyer le statut de puissance administrante. Autrement dit, ce pays voisin est traité en tant qu'occupant et rien d'autre par l'organisation internationale. A cette occasion, l'on relèvera le message adressé par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à Mohamed Abdelaziz, secrétaire du Front Polisario et président de la RASD, où est clairement réitérée la position de l'Algérie. Le Président Bouteflika, dans son message, se fait fort de relever que le Front Polisario « assume la défense du droit du peuple sahraoui résistant à déterminer lui-même son avenir ». Plus que cela, et comme le fait régulièrement refuse que l'édification du Maghreb se fasse sur la base d'un fait accompli en déclarant que « l'Algérie est déterminée à œuvrer pour l'édification d'une union forte pour servir les intérêts de l'ensemble des peuples de la région sans se défaire de ses principes, notamment en ce qui concerne votre appui en tant que mouvement de libération reconnu dans les forums internationaux et, en premier lieu, l'ONU et le Conseil de sécurité. Engagés comme nous l'avons toujours été, nous irons en Libye fidèle à nos promesses ». Cette position a déjà été développée durant l'été dernier et un tel rappel était alors perçu comme une réplique aux déclarations marocaines selon lesquelles il n'y aurait pas de relance de la construction maghrébine sans la reconnaissance de son occupation du Sahara-Occidental, et même qu'il n'y aurait pas de normalisation avec l'Algérie sans le règlement du conflit du Sahara- occidental « dans le cadre de la souveraineté marocaine » ou de son intégrité territoriale, comme le disent les milieux officiels marocains. La légalité internationale, à laquelle se réfère le chef de l'Etat, récuse d'ailleurs ces thèses, et conforte la position de l'Algérie. Comme elle récuse les accusations marocaines à l'endroit de l'Algérie que l'ONU, dans sa dernière déclaration, a qualifiée de « pays d'accueil » pour les dizaines de milliers de réfugiés sahraouis, une autre précision de cette résolution qui détruit de plume toute l'agitation marocaine faisant de ces populations des séquestrés. Le message comporte une autre précision de Bouteflika relative, cette fois, au prochain sommet de l'UMA (Union du Maghreb arabe) considéré comme « un événement dont l'importance sera égale à celle qui a généré la création de l'UMA », avec l'affirmation que « l'Algérie est déterminée à œuvrer pour l'édification d'une Union forte pour servir les intérêts de l'ensemble des peuples de la région », mais « sans se défaire de ses principes » et en particulier l'appui au Front Polisario « en tant que mouvement de libération reconnu dans les forums internationaux ». De ce point de vue, l'Algérie est parfaitement à l'aise, ses positions étant confortées par les plus hautes instances internationales qui ont établi avec exactitude la nature du conflit du Sahara-Occidental, et identifié le royaume du Maroc et le Front Polisario comme les deux parties du conflit.