La Mission des Nations unies pour le Sahara occidental, Minurso, ne protège pas assez les droits de l'Homme dans les territoires occupés. C'est du moins le constat qu'a fait le Front Polisario (Front pour la libération de Sakia El Hamra et Rio de Oro), dans un communiqué rendu public, hier, à l'issue d'une réunion de son secrétariat, rapporte l'APS. Le Front Polisario a condamné «les graves violations des droits de l'Homme commises par l'Etat marocain à l'encontre des citoyens sahraouis sans défense au Sahara occidental occupé, dans le sud du Maroc et dans les universités marocaines», tout en indiquant que «la poursuite de ces pratiques ne sert pas les efforts des Nations unies pour créer le climat de confiance nécessaire au parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental», selon toujours le même document. Après avoir demandé la libération de tous les détenus politiques sahraouis et des éclaircissements sur le sort de plus de 500 disparus civils et de 151 prisonniers de guerre auprès des autorités marocaines, le Front Polisario a appelé les Nations unies à «imposer les pressions nécessaires pour faire cesser ces graves violations qui s'accentuent et trouver un mécanisme onusien adéquat pour garantir la protection et le contrôle des droits de l'Homme au Sahara occidental». Pour le Front Polisario, le règlement du conflit au Sahara-occidental «se construit obligatoirement sur le respect de la volonté du peuple sahraoui et son libre choix dans le cadre de la démocratie et la transparence».Cet amer constat n'empêche pas la direction sahraouie d'accueillir avec satisfaction les résultats de la rencontre informelle qui avait regroupé, au début de mois de septembre, les responsables du Front avec ceux du gouvernement marocain. La semaine dernière, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, s'était rendu dans les camps des réfugiés de Tindouf où il a constaté les conditions déplorables des résidents. Il a ensuite visité les territoires occupés par le Maroc. Le diplomate a notamment noté que les réfugiés sahraouis sont «des oubliés de la communauté internationale». A. B.