Au cours des quinze dernières années, de graves difficultés ont marqué le secteur de l'habitat. Elles ont eu pour conséquence la sous-utilisation et la détérioration marquées des capacités de production, les dissolutions d'entreprises publiques, les licenciements et les compressions de presque les deux tiers des effectifs du secteur du bâtiment, le déséquilibre économique et financier et une chute vertigineuse du pouvoir d'achat. Ces difficultés, qui remontent à la fin des années 1980, avaient été générées par la crise économique mondiale. Celle-ci avait durement affecté la trésorerie algérienne, presque totalement dépendante des cours du pétrole. Au début des années 1990, la situation d'insécurité généralisée qui prévalait sur l'ensemble du territoire national et une trésorerie publique au bord de la banqueroute ont conduit à l'arrêt de tous les projets de réalisation des logements, jusqu'à la fin des années 1990. L'intervention de la Banque mondiale (BM) dans le financement de l'opération logements évolutifs avait donné l'illusion d'un redémarrage du secteur du bâtiment. L'autre facteur négatif à l'origine du long sommeil du bâtiment porte sur la mise en veilleuse de plusieurs projets de réalisation de logements sociaux faute de finances. Toutefois, bon an mal an, le nombre de réalisations atteignait à peine les 20 000 logements/an. Malgré quelques tentatives de relance, les perspectives restaient toujours aussi sombres au début des années 2000. La mission de redressement du secteur de l'habitat avait été tacitement dévolue à l'Agence algérienne de développement du logement (AADL). A partir de 2002, cette agence développa judicieusement ses activités en sollicitant, pour la réalisation de son programme, les plus grosses cylindrées du secteur national du bâtiment et, pour les étrangers, des entreprises chinoises. perspectives sombres Parallèlement, l'Etat s'était engagé à enrayer la dégradation de l'outil de production pour rétablir des niveaux de production. Dans un second temps, il fallait permettre aux Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI) de poursuivre l'œuvre de réhabilitation. C'est à partir de là qu'interviendra la décision du Conseil national de la planification de créer quatre groupes d'entreprises de construction : deux au centre du pays, un à l'est et un à l'ouest. A partir de janvier 2005, fut créé le Groupe des entreprises de promotion et de la construction (GREPCO). Ciblant en toute priorité le programme présidentiel quinquennal du million de logements, le groupe s'est fixé d'atteindre la réalisation de 20 000 logements/an. Préalablement, GREPCO se devait d'inventorier ses moyens humains et matériels. Le constat n'était pas réjouissant avec, entre autres, une dispersion de l'outil de production, des moyens de production non rentabilisés, une structure financière inadéquate, des prix de réalisation non rémunérants, la dilution des compétences techniques et l'abandon des fonctions d'ingénierie, celle des systèmes constructifs (préfabrication) et le recours aux systèmes traditionnels. Trois mois seulement après sa création, le groupe se positionne comme partenaire efficace dans toute réalisation de logements, infrastructures ou équipements publics. Pour ce faire, les gestionnaires avaient tout passé en revue et corrigé dans le domaine des effectifs, formation, marketing, commercialisation, utilisation des moyens et coût de réalisation. Avec 21 entreprises structurées en 6 filiales et bureaux d'études et ses 7700 travailleurs, Grepco rayonne sur l'ensemble des régions de l'est du pays. L'utilisation rationnelle des moyens et la modernisation des méthodes de gestion et d'exploitation amenèrent une réduction des coûts d'exploitation et une meilleure compétitivité sur le terrain. « Tout en poursuivant les objectifs d'amélioration de la qualité et de diversification des produits, d'une part, d'augmentation de la productivité, d'autre part, notre groupe est amené à entreprendre d'autres démarches. Renforcées et stabilisées, les 22 entreprises placées sous son autorité seront à même de fixer des objectifs plus ambitieux et d'étudier, dans le cadre d'une planification sur le moyen terme, les diverses alternatives pour l'accroissement de leurs capacités de production », a estimé M. Youcef Saïb, président-directeur général de Grepco Annaba. GREPCO aura-t-il sa part dans ce programme de un million de logements à réaliser sur l'ensemble du territoire national ? Son expérience réussie dans la construction de Boumerdès et dans d'autres régions où son savoir-faire a été sollicité plaide pour une plus grande implication de ce constructeur public dans la réalisation du logement.