Le président de la république arabe sahraouie démocratique (RASD) n'écarte point l'option de la reprise de la guerre contre l'occupation marocaine au cas où le statu quo demeure toujours dans la résolution du conflit. « Tant que le problème n'a pas trouvé sa solution juste, basée sur le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, l'élément guerre, une lutte armée légitime, est toujours une perspective », a indiqué, hier, Mohamed Abdelaziz, dans un discours prononcé hier, à Tifariti, dans les territoires libérés du sahara-Occidental,au moment où il assistait à une parade militaire, organisée dans la localité d'Akchache (2e région militaire) à l'occasion de la célébration du 32e anniversaire de la lutte nationale du Front Polisario. Cela en évoquant la position « dangereuse adoptée par le Maroc depuis le mois d'avril 2004, exprimant son rejet du principe du référendum et de l'autodétermination pour parachever la décolonisation du sahara-Occidental » et celle de « la communauté internationale qui n'a pas encore pris de position ferme face à cette rébellion ». Ainsi, pour M Abdelaziz, « le Maroc a saboté les efforts de la communauté internationale mais aussi la volonté constructive de la paix et de la justice qui anime le peuple sahraoui ». Dès lors, a menacé le président, « le peuple sahraoui ne peut rester les bras croisés indéfiniment, il luttera pour faire valoir ses droits nationaux par tous les moyens légitimes, dont la reprise de la lutte armée ». Devant les autorités militaires de son pays et en présence d'une forte délégation de journalistes étrangers, Mohamed Abdelaziz rappelle que ce que recherche son pays, « c'est de laisser les urnes arbitrer entre les deux belligérants en permettant au peuple sahraoui d'exprimer sa volonté que lui confèrent le droit et les conventions internationales ». De ce fait, il a exhorté le gouvernement marocain à faire preuve de sagesse et de se conformer à la légalité internationale en appliquant les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de L'Assemblée générale, notamment les résolutions du plan Baker. Il a mis la communauté internationale devant ses responsabilités en l'exhortant à honorer ses engagements qu'elle a faits devant le peuple sahraoui, à savoir imposer la décolonisation du sahara-Occidental et imposer le référendum. Une option « pour éviter à la région d'entrer dans un tourbillon d'insécurité et d'instabilité ». Par ailleurs, tout en présentant ses lettres de créance au président Abdelaziz, sous une kheïma conçue à cet effet, l'ambassadeur sud-africain au Polisario, Super Moloy, a renouvelé son soutien « indéfectible » à la cause sahraouie. « Nous ferons tout, a-t-il dit, pour que le Maroc et le Front Polisario puissent se mettre à la même table pour trouver une solution au conflit. » Ajoutant : « Nous sommes en contact avec les deux parties pour trouver une solution à ce conflit. » Avant d'appeler la communauté internationale à accélérer le processus de résolution du conflit. Il faut dire que l'engagement du représentant sud-africain constitue un autre message politique fort après la reconnaissance officielle du pays de Nelson Mandela, le 15 septembre 2004, de la RASD et la visite qu'avait effectuée la ministre sud-africaine, Mme Zula, le 7 avril dernier, dans les camps des réfugiés sahraouis. Visite au cours de laquelle il a été question du renforcement de la coopération diplomatique entre les deux pays par la signature d'accords de partenariat dans les domaines de l'éducation et de la santé. Sur un autre registre, le président de la RASD a procédé à la pose de la première pierre de la construction provisoire d'un siège pour le parlement dans la région de Tifariti. Le financement de ce siège, qui est de 180 000 euros, amènera des ONG européennes, particulièrement des espagnoles.