Après plus de deux années d'attentisme, la Direction des grandes entreprises (DGE), chargée de la gestion de la fiscalité des grandes entreprises, devra entamer très prochainement ses activités, a rapporté hier l'agence APS en citant le directeur des opérations fiscales à la Direction générale des impôts (DGI), au ministère des Finances, Mohamed Guidouche. Créée en septembre 2002 par décret exécutif, la DGE, convient-il de préciser, a pour principale mission d'assurer une meilleure gestion de la fiscalité des gros contribuables que sont les entreprises publiques et privées dont le chiffre d'affaires annuel dépasse les 100 millions de dinars, ainsi que les entreprises et les sociétés étrangères. Selon le responsable de la DGI, cette nouvelle structure doit « entamer prochainement son travail en commençant par un lot de 500 à 600 entreprises ». Tentant de justifier les retards et lenteurs ayant entravé jusque-là le démarrage effectif de la DGE, dont le projet de création remonte à l'année 2001, le même responsable a expliqué que les entreprises relevant de cette structure spécifique sont celles qui « génèrent le plus gros des recettes fiscales » et, de ce fait, « la gestion de leur fiscalité est une opération compliquée ». En ce sens, a-t-il précisé, la DGE aura à prendre en charge la fiscalité « d'un millier de grandes entreprises nationales et étrangères opérant en Algérie », ce qui, selon lui, représente une part de « plus de 70% » du produit fiscal global. En 2004, soulignera-t-il, les recettes de la fiscalité ordinaire en Algérie ont atteint 603,7 milliards de dinars (environ 7,5 milliards de dollars), représentant ainsi une part de 41% du budget de l'Etat, alors que le reste provient de la fiscalité pétrolière. Hormis la mise en place de la DGE, indiquera M. Guidouche, la réforme visant la modernisation du système fiscal algérien a prévu également la création d'autres structures similaires, dont certaines sont déjà opérationnelles. Il citera ainsi les nouveaux centres locaux des impôts, implantés dans toutes les wilayas et chargés de gérer la fiscalité des petites et moyennes entreprises (PME), mais aussi une structure spécifique aux petits commerçants, devant contribuer à simplifier les procédures et à améliorer le recouvrement fiscal de cette catégorie de contribuables.