La direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tipaza a réuni, hier, les professionnels de son secteur au niveau de la wilaya à l'école de formation des techniques de pêche de Cherchell, pour expliquer et vulgariser les cartes marines de pêche. Au total, sept cartes de chalutages produites par les scientifiques qui étaient à bord du navire océanographique espagnol Vizconde de Eza en 2003-2004 ont été affichées. L'Algérie est pourvue d'une superficie globale de 9 millions d'hectares en Méditerranée ; seulement 2,2 millions d'hectares sont exploités. En 1982, les Français ont élaboré les cartes. Cette fois-ci, les Espagnols ont fait ressortir plus de détails sur les distances, les reliefs marins, les espèces de poissons et les quantités produites quotidiennement. Malheureusement pour les marins pêcheurs de la wilaya de Tipaza, les scientifiques espagnols, en raison du plateau accidenté, n'ont pas pu explorer le large de la côte de Tipaza. « La loi algérienne vous permet d'aller vers les zones des autres wilayas pour pêcher, déclare le directeur de la pêche de la wilaya de Tipaza. Par conséquent, ces cartes peuvent nous être utiles. » Les marins pêcheurs, déçus, ont affirmé qu'ils connaissent mieux que quiconque les zones de pêche, en déclarant que ces cartes ne leur servent à rien. Certaines interventions se sont articulées autour des interrogations liées à l'agrément de certains dossiers d'investissement au profit des opportunistes qui n'ont rien à voir avec le secteur de la pêche. « Je défie n'importe quel responsable sur ce sujet », s'exclame un marin pêcheur qui réfute les statistiques officielles. Le même intervenant s'insurge contre le comportement dictatorial de certains éléments des services des gardes-côtes algériens. En 2004, il y avait eu 23 contraventions dans la wilaya de Tipaza. L'officier de la marine nationale, qui est arrivé vers la fin de la journée, a fait un exposé sur les articles du code maritime pour sensibiliser les marins pêcheurs à la jurisprudence dans le secteur de la pêche. Néanmoins, il faut le souligner, il avait été le seul intervenant qui avait accablé les marins pêcheurs pour leur manque de respect envers la mer, en faisant un constat qui illustre le haut degré de la pollution au niveau des ports de pêche. Certains marins ont voulu se justifier en énumérant l'absence d'infrastructures dans les ports pour effectuer les vidanges des navires de pêche. « C'est vrai qu'il y a un manque de civisme chez les patrons et les pêcheurs », s'est ravisé par la suite un membre de l'assistance. Les organisateurs avaient du mal à se limiter à l'ordre du jour, d'où les nombreuses questions qui ont été posées sans avoir un lien avec les cartes marines, entraînant les débats sur d'autres points qui ont démobilisé la population de ce secteur économique et social stratégique.