L'Algérie a tous les atouts lui permettant de développer son économie, mais ses richesses naturelles demeurent sous-exploitées. » Ce constat a été fait par l'ambassadeur de la République sud-coréenne à Alger, Park Dae Won lors de son passage, hier, au forum d'El Moudjahid. Selon lui, les capacités dont dispose le pays dans divers secteurs, dont le tourisme et la pêche, intéressent beaucoup d'investisseurs étrangers, notamment les Sud-Coréens. En faisant une petite comparaison entre son pays et l'Algérie, l'ambassadeur a, dit-il, enregistré un manque de développement dans les deux derniers secteurs. Ainsi, dans le domaine de la pêche, la Corée, ayant la même longueur de côtes que l'Algérie, à savoir 1200 km, exploite beaucoup mieux ses richesses maritimes. « On produit annuellement quelque 2,200 millions de tonnes de poisson, alors que l'Algérie ne dépasse pas 300 000 t par an », a-t-il affirmé. Concernant le tourisme, le conférencier souligne la faiblesse des infrastructures touristiques en Algérie. « L'Algérie a les atouts pour attirer les touristes étrangers, mais les infrastructures sont très faibles pour répondre à leurs exigences », a-t-il précisé. Le problème ne réside pas uniquement dans l'infrastructure, il s'étend aussi au transport aérien. La cherté du billet d'avion a été mise en exergue par l'ambassadeur. « Le voyage, aller-retour Paris-Séoul coûte 600 dollars et le voyage Paris-Alger est également au même prix », déplore-t-il. Les Sud- Coréens, selon l'orateur, sont prêts à apporter leur aide et leur savoir-faire dans différents domaines. Dans la foulée, il revient sur le projet de construction de la nouvelle ville de Sidi Abdallah. Dans le cadre des études techniques du projet, une équipe d'experts sud-coréens, a-t-il annoncé, va se rendre sur le site en juillet prochain. Revenant sur les relations bilatérales entre les deux pays, Park Dae Won s'est félicité de leur développement et de la volonté affichée par l'Algérie et la Corée du Sud de les promouvoir davantage. « Nous allons vivre ensemble », a-t-il lancé. Toutefois, les échanges commerciaux entre les deux pays demeurent faibles. La Corée du Sud, à l'instar des pays asiatiques, est un grand consommateur de pétrole avec 14% du marché pétrolier mondial et s'intéresse à l'or noir algérien. Sur les 250 millions de dollars d'importations sud-coréennes de l'Algérie, la part du lion est occupée par les hydrocarbures. En revanche, le montant des exportations de ce pays vers l'Algérie s'élève à 650 millions de dollars. L'Algérie importe de la Corée les véhicules et les produits électroménagers et électroniques. La Corée occupe, en effet, 20% du marché des véhicules algérien. Pour l'année 2004, les marques sud-coréennes, en l'occurrence Hyundai et Kia, ont vendu en Algérie 19 000 unités. Pour l'année en cours, les Coréens projettent de vendre 50 000 unités. S'agissant des investissements, les Coréens ont investi 400 millions de dollars en Algérie. Un montant qui devrait augmenter dans les prochaines années, d'autant plus que les opérateurs coréens veulent s'engager encore plus dans le marché algérien. Selon Park Dae Won, 13 contrats ont été déjà signés entre l'Algérie et la Corée du Sud, portant notamment sur la non-double imposition, la coopération technique et scientifique, les échanges culturels et les accords aériens et maritimes.