Après le scandale qui l'a récemment éclaboussée et qui l'a laissée groggy, suite à l'arrestation de quatre de ses agents dans une affaire de détournement, la CNAS de Aïn Témouchent s'est remise à reprendre du poil de la bête depuis la visite inopinée que lui a rendue le nouveau DG de l'institution, ce week-end. En effet, au terme de son inspection, celui-ci a fait part aux cadres dirigeants et au personnel de son satisfecit quant à leur gestion et au fonctionnement des structures. Aussi, le directeur de wilaya a-t-il tenu à ce que cela se sache en nous recevant pour un point de la situation sur la CNAS. Concernant le bilan 2004, le fait saillant réside dans le fait que le gros des dépenses est allé au volet frais pharmaceutiques, soit 831 133 541 DA. Et plus précisément, ce sont 613 623 593 DA qui ont été déboursés pour le volet tiers. Ce sont, en conséquence, 25% des 11 000 assurés qui consomment 74% des dépenses au titre du remboursement du médicament. Cependant, depuis la mise en œuvre des décriées mesures de contrôle à priori, il a été constaté une réduction de 20% des dépenses pour le mois d'avril. Mais est-ce cela qui résorbera le déficit de la CNAS à Aïn Témouchent ? Pas si sûr, puisque l'essentiel des cotisants est constitué de fonctionnaires alors que les entreprises du secteur économique se comptent sur les doigts de la main et que le secteur agricole, la wilaya tirant sa richesse de celui-ci, déclare un maigre nombre d'affiliés. Pis, le plus gros de ces assurés est constitué d'inactifs légués du temps des domaines autogérés. Une escroquerie et des complicités Enfin, concernant le scandale à l'escroquerie dont a été victime la CNAS, c'est une autre version qui est avancée par certains détails. A cet égard, le directeur de wilaya indique que la découverte du préjudice subi par la CNAS a été mise à jour par ses services et que c'est lui-même qui a saisi la justice. En effet, c'est un agent qui l'alerta sur la réception d'un dossier pour allocation d'un capital décès, déposé par un fonctionnaire de l'APC de Sidi Ben Adda, un fonctionnaire qui se trouve être le correspondant social de la commune. L'agent qui traitait le dossier s'était aperçu qu'il avait été déjà accordé un capital pour le même décès. Aussitôt, le directeur de la CNAS a saisi son collègue de la CNR pour lui demander d'authentifier l'attestation de revenus délivrée par ses services, une pièce maîtresse du dossier. Il s'avéra que c'était un vrai faux établi avec la complicité d'un ou de plusieurs agents de la CNR. Aussi, reprenant la quarantaine de dossiers traités depuis l'année 2000, la CNAS s'aperçu que dix d'entre eux comportaient de vraies fausses déclarations de revenus délivrées par la CNR, ce qui alerta sur l'authenticité des actes de décès établis par les communes de Sidi Ben Adda et du chef-lieu de wilaya. Il a été, de même, mis à jour que c'est le même correspondant qui avait endossé les chèques émis par la CNAS, soit au total 2,6 millions de DA.