Les différentes brigades des services de sûreté de la wilaya de Annaba marquent ces derniers jours de nombreux points dans leur lutte contre le grand banditisme et les atteintes à l'économie nationale. Samedi, en collaboration avec leurs homologues de Lyon (France), à Annaba sur commission rogatoire, les éléments de la brigade des stupéfiants ont réussi à démanteler un réseau de trafiquants de drogue implanté à Annaba avec ramification dans le chef-lieu du département du Rhône. Deux personnes impliquées dans cette affaire ont été placées hier sous mandat de dépôt après leur audition par le magistrat instructeur près le tribunal de Annaba. Une d'entre elles étaient en possession d'un faux passeport français. Vingt-quatre heures après, c'est au tour de la brigade judiciaire d'annoncer la fin d'une enquête portant atteinte à l'économie nationale. Il s'agit du résultat de plusieurs mois d'investigations effectuées à la direction générale de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) Annaba. L'expertise établie fait ressortir un préjudice de 110 millions de dinars en matériaux de construction divers remis en 1995 sous forme de dons par l'Union européenne (UE) à cet office. Selon le premier responsable de la brigade judiciaire, pour éviter les regards des curieux et malgré l'existence de locaux de stockage propriété de l'OPGI, la direction de l'époque avait préféré louer des dépôts privés à 80 000 DA/mois. Le bail de location était resté en cours plusieurs années après. Plus de la moitié de ces matériaux dont des produits sanitaires, de chauffage et vitrerie aurait disparu au fil des années sans entraîner une quelconque réaction des responsables. Les mêmes sources policières ont indiqué que les investigations ont permis de découvrir que les matériaux que l'UE avait initialement destinés à la réalisation des logements sociaux avaient été détournés. Pour donner le change, les auteurs auraient procédé à la dégradation d'équipements de vitrerie que l'expert a évalués à 11 millions de dinars. C'est ce qu'ils auraient tenté de faire ressortir dans un procès-verbal établi à cette fin. Un argument que, selon le responsable de la brigade judiciaire de Annaba, les enquêteurs ont réduit à néant avec la découverte d'un emballage antichoc. Des preuves attestant de la dégradation volontaire des produits ont même été relevées. L'ensemble des cadres impliqués de près ou de loin dont l'ancien directeur général et le directeur de l'administration et des finances devraient être entendus prochainement par le procureur de la République près le tribunal de Annaba.