La RN9, restée fermée au niveau de l'entrée ouest du tunnel d'Aokas depuis l'éboulement de terrain du 8 mai dernier, a été rouverte à la circulation mercredi dernier. Une opération de bitumage de l'axe détérioré sur une longueur de près de 150 m a permis la réception de ce tronçon et partant la libération de la voie et le déblocage de la circulation routière. C'est par une piste, solution de rechange pas forcément commode, que l'on pouvait rejoindre ou quitter Aokas. La réouverture de la RN9, déjà annoncée possible il y a une semaine plus tôt, intervient donc après 23 jours de fermeture pénalisante, l'éboulement ayant occasionné son obstruction par des tonnes de terre et de roche. La circulation automobile a été coupée autant que l'alimentation en eau potable dont le réseau desservant les trois communes de Béjaïa, Tichy et Tala Hamza a été rompu. Son rétablissement définitif n'est intervenu que lundi 30 mai, soit après une alimentation rationnée qui aura duré une vingtaine de jours. Les populations ont eu l'appréhension d'un été aux jerricans comme beaucoup ont tremblé face à la menace d'un début de saison estivale compromis du fait surtout de la difficulté d'accès à la ville d'Aokas. Une ville côtière aux camps de toile et qui tire profit de l'activité touristique. La libération de la RN9 est ainsi intervenue à la veille directe de l'ouverture officielle de la saison estivale qui coïncide avec le 1er juin de chaque année. Un site à sécuriser Pour rappel, l'importance de la masse qui a envahi la route, dans un vrombissement effrayant, comme l'ont rapporté des sources locales, a dicté le recours, outre les gros engins de travaux publics, à au moins un millier de kilos de TNT pour pouvoir dérocher la route. Une quantité considérable pour quelque 15 millions de tonnes de roche dégagées, selon les services concernés. Aokas l'a en tout cas échappé belle et soulagée de savoir que les grottes féeriques qu'abrite la montagne qui a subi l'éboulement, sont indemnes. Ce site touristique a été, depuis sa découverte, la principale attraction de la ville et à l'entrée duquel de longues files d'estivants se forment chaque été. Le bilan de l'opération de rétablissement n'étant pas encore établi, les autorités avaient estimé, au lancement des travaux, pouvoir atteindre une facture moyenne de 25 milliards de centimes. Les lieux sont-ils pour autant définitivement sécurisés ? Lors de sa visite, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, avait annoncé l'inscription d'une opération de confortement et d'une expertise d'envergure pour le confortement de toute la corniche allant de Béjaïa jusqu'à Skikda en passant par Jijel.