La répression du gouvernement marocain continue de s'abattre sur la population sahraouie. Dix-huit blessés et cinq personnes arrêtées au cours des manifestations qui ont opposé, mercredi dernier, à Smara et à Tan Tan (sud du Maroc), des citoyens sahraouis rejetant l'occupation coloniale de leur pays aux forces de répression marocaine, selon des sources sahraouies. Les manifestants de Smara, soutient un activiste sahraoui des droits de l'homme, contacté à Smara, et qui a préféré garder l'anonymat, ont été durement réprimés à tel point qu'un handicapé physique sur une chaise roulante, qui scandait des slogans rejetant le colonialisme marocain et appelant à l'indépendance de son pays, a été arrêté et amené dans les locaux de la police où il a été soumis aux interrogatoires. « Les manifestants ont été bastonnés avec une violence sans égale », a soutenu notre source, qui a fait état de 18 blessés (en majorité des femmes) et trois arrêtés parmi les activistes sahraouis ; à Smara où une forte mobilisation policière est toujours présente. Selon lui, il ne se passe pas un jour sans que les activistes sahraouis fassent l'objet d'intimidations de la part des forces d'occupation marocaines. Notre interlocuteur n'omet pas de menacer de recourir avec ses compatriotes, dans les prochains jours, à d'autres manifestations si le gouvernement marocain ne libère pas les prisonniers. A Tan Tan, cinq personnes ont été arrêtées au cours des manifestations qui ont été déclenchées mercredi dernier, selon une source locale. A rappeler que des manifestations similaires ont eu lieu mardi dernier à Dakhla. Par ailleurs, le gouvernement sahraoui s'est déclaré, avant-hier, « déçu » par l'attitude du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, estimant qu'elle « sème la confusion » entre le bourreau et la victime, a déclaré à SPS une source gouvernementale sahraouie. Il convient de rappeler que Angel Moratinos, en réaction à la répression contre les manifestations sahraouies dans les territoires occupés et au Maroc, s'était contenté, le 29 ami dernier, d'appeler le Maroc, le Front Polisario et l'Algérie à la « sérénité », estimant qu'il faut « mobiliser les parties » - sans les définir - pour « reprendre le dialogue au sein des Nations unies » (...) « pour trouver une solution définitive » au conflit. Ces déclarations d'Angel Moratinos « au moment où une répression féroce s'abat sur les populations sahraouies sans défense », qui réclament pacifiquement le respect de la légalité internationale et les principes les plus élémentaires de la démocratie, sont « inacceptables, car elles sèment la confusion et rangent dos à dos le bourreau marocain et la victime sahraouie », a ajouté la même source, citée par SPS.