Au moins deux Sahraouis ont été blessés et six autres arrêtés mercredi à El Ayoun et Smara par la police marocaine, lors de manifestations pacifiques dénonçant le récent assassinat du jeune Sahraoui, Lekhlifa Abba Cheikh, perpétré le 2 décembre dernier par un policier marocain à Tan-Tan, au sud du Maroc. Les deux personnes ont été blessées lors de la manifestation organisée à El Ayoun par des étudiants scandant des slogans hostiles à l'occupation marocaine. Deux autres manifestations ont eu lieu à Smara, où un Sahraoui a été arrêté à Boujdour. Le gouvernement de la République sahraouie démocratique (RASD)a condamné l'assassinat « lâche et tragique » du jeune Lekhlifa. Cet assassinat « intervient au moment où la répression impitoyable et sanguinaire prend de plus en plus d'ampleur dans les territoires sahraouis occupés, théâtre de manifestations pacifiques qui réclament depuis le 21 mai dernier (...) l'exercice du droit à l'autodétermination », a souligné la RASD. Le gouvernement de la RASD a, par ailleurs, dénoncé les reports successifs du procès des 14 prisonniers politiques sahraouis et les « conditions tragiques » de leur détention dans une prison marocaine à El Ayoun. Le procès de ces prisonniers politiques, dont les militants des droits de l'homme, Ali Salem Tamek et Aminatou Haïdar, a été reporté mardi dernier pour la troisième fois consécutive depuis le 22 novembre dernier, selon une décision du juge du tribunal marocain d'El Ayoun, se rappelle-t-on. Pour sa part, le parti politique marocain Annahdj Eddimoucrati (voie démocratique) a appelé le gouvernement de Rabat à libérer les prisonniers politiques sahraouis et réaffirmé son appui à une « solution politique démocratique » au Sahara-Occidental. « Le pouvoir semble revenir avec force à l'approche sécuritaire pure et dure comme en attestent les nombreuses arrestations de militants sahraouis opérées dernièrement et les lourdes peines prononcées contre eux », avait relevé ce parti dans un précédent communiqué. Selon le même parti, les autorités marocaines n'ont pas « une réelle volonté de rompre avec l'approche actuelle au Sahara-Occidental en permettant d'ouvrir la voie à une solution démocratique » du conflit, notamment la mise en place du processus référendaire préconisé par les Nations unies.