Depuis la libéralisation, en dehors du secteur de la parole, c'est-à-dire la téléphonie mobile, seul peut-être le marché des boissons est aussi dynamique et florissant. Créateur d'emplois, fabricant de croissance et aussi bien diversifié dans les boissons gazeuzes qu'alcoolisées ou dans les eaux de source, ce marché fait office de modèle pour les autres secteurs en mal de développement. Les marques étrangères sont nombreuses, présentes aux côtés de leurs consœurs nationales au grand bonheur du consommateur. Si personne n'a compris les remarques des experts européens venus à Alger pour évaluer le secteur, demandant plus d'ouverture dans le secteur, quelques chiffres surprenants sont tombés. D'abord, 1400 entreprises algériennes ont un rapport direct ou indirect avec la boisson. Ensuite et surtout, si l'Algérien est connu pour aimer la gazouz, le sucre et les feuilletons mielleux, il ressort qu'il boit aussi beaucoup d'alcool. Le chiffre de 2003 indique que 140 millions de litres de bière et de vin ont été consommés. En ne comptant pas les alcools forts comme le whisky, boisson très prisée dans les milieux de la décision, le débit est impressionnant. Chaque jour, près de 400 000 l d'alcool sont ainsi engloutis et si les Algériens sont loin d'égaler les records d'alcoolémie européens, ils se retrouvent nettement devant les autres pays du Maghreb et en bonne place dans le continent africain. Les islamistes comme les cardiologues diront que ce n'est pas bien, les distributeurs comme les producteurs diront que c'est très bien. Les Algériens boivent-ils et parlent-ils trop ? Les deux étant liés, quelqu'un qui boit ayant tendance à beaucoup parler d'autant que les Algériens ont une capacité particulière à s'épancher, il y a là une idée à développer : 5 bières bues, une carte Djezzy offerte. Des bénéfices records pour tous les opérateurs.