Aussitôt annoncée, la hausse des tarifs de l'électricité et du gaz de 4,9% a fait l'effet d'une bombe auprès de la population du Sud déjà meurtrie par les factures excessives de l'électricité domestique qu'elle n'arrive plus à honorer. C'est donc la consternation et la stupeur après l'annonce du relèvement de ces tarifs, alors que les abonnés de la Sonelgaz n'ont cessé de réclamer, depuis des années, une baisse substantielle du prix sur la consommation de l'énergie, en particulier en été où la population utilise des humidificateurs électriques indispensables. Certaines factures résultant de la consommation de la période d'été atteignent, comme nous avons pu le constater avant cette nouvelle augmentation, 13 000 à 14 000 DA par bimestre. Le simple salarié père de famille doit débourser l'intégralité de son salaire mensuel pour faire face à cette charge insupportable. Un employé dans une institution financière, originaire du Sud et au seuil de la retraite, ne cache pas sa colère et avoue qu'il n'est plus possible, comme avant, de vivre dans le Sud à cause de la cherté de la vie et notamment des prix sur l'énergie. « Après ma retraite, j'irai vivre au Nord où les prix pratiqués sont relativement modérés par rapport au Sud, avec en plus des conditions climatiques clémentes. Ici, beaucoup pensent qu'en appliquant ces tarifs exorbitants sur l'électricité, les pouvoirs poussent la majorité des gens à faible revenu, à la suppression totale de l'électricité chez eux », exprime-t-il. Combien sont-elles ces familles démunies à qui l'on a supprimé l'énergie domestique faute de paiement ? Il existe des cas pareils, révèle un responsable des services de la Sonelgaz, mais il n'est pas en mesure de nous donner le nombre exact de ces citoyens qui n'ont plus le « privilège » de recevoir chez eux le courant électrique. Un coup dur pour les investisseurs C'est aussi un signe révélateur de l'aggravation de la pauvreté qui touche des pans plus importants de la société. Sur le plan économique, c'est un coup dur pour tout investisseur, notamment dans les domaines agricoles et hôteliers, deux secteurs déficitaires qui peinent à relever le défi à cause de lourdes charges dans le Sud. Que font les députés des régions du Sud auxquels revient la charge de contrôler ces augmentations et demander une révision des tarifs de l'électricité qui pénalisent toutes les populations du Sud, y compris les catégories sociales relativement aisées ?