L'électricité coûte cher, selon des avis unanimement partagés par des abonnés en file d'attente devant le caissier de la Sonelgaz pour régler les dernières factures d'été. Un homme exhibe au caissier une facture de 23 000 DA et demande des explications, en ajoutant qu'il habite dans un F3. Le guichetier, affable, s'exécute et s'adresse à l'abonné pour lui dire qu'il s'agit là non pas d'une erreur mais d'une accumulation de deux autres factures impayées, totalisant la somme contestée par l'abonné. Malgré les explications fournies, le client de la Sonelgaz s'engage dans une altercation avec le guichetier au sujet de la somme jugée excessive, représentant pour chaque tranche de paiement bimensuel la somme de 8 000 DA. Mais, dans la file d'attente, les abonnés approuvent les protestations du client et dénoncent le coût excessif de l'énergie électrique dans le Sud. « Ces tarifs appliqués, disent-ils, qui atteignent et dépassent souvent le salaire mensuel d'un employé, nous réduisent dans un état proche de la mendicité ! », clament-ils. Certaines factures résultant de la consommation de la période d'été atteignent, comme nous avons pu le constater, les 12 000 DA. Pour ces abonnés, il ne fait pas l'ombre d'un doute que la mauvaise gestion de l'entreprise est à l'origine de ces tarifs. En plus, la réglementation de Sonelgaz prévoit qu'un retard de deux semaines dans le paiement d'une facture donne lieu automatiquement à une pénalité de 300 DA. Beaucoup pensent ici qu'en maintenant ces tarifs exorbitants, les pouvoirs publics poussent la majorité des gens du Sud à faible revenu à la suppression totale de l'énergie chez eux. Alors, combien sont-elles ces familles démunies au salaire ne dépassant pas le SMIG qui ont vu leur contrat résilié par les services de la Sonelgaz faute de paiement ? un responsable de cette entreprise contacté parle de plusieurs abonnés dans cette situation pour n'avoir pu s'acquitter de leurs créances. Mais il n'a pas été en mesure de nous fournir le chiffre exact et a demandé quelques jours pour nous remettre le chiffre de ces citoyens qui n'ont plus « le privilège » de recevoir chez eux le courant électrique. La suppression de l'électricité à de nombreux citoyens reste aussi un signe indicateur de l'aggravation de la pauvreté qui touche désormais des pans entiers de la société. La solution, selon de nombreux citoyens, consiste dans une baisse substantielle de 50% du prix sur l'énergie domestique et qui constitue pour l'heure, au plan économique, un lourd handicap dissuasif pour tout investisseur, notamment dans le domaine agricole ou dans l'hôtellerie. Mais, là, intervient le rôle et la mission des députés représentant les régions du Sud auxquels revient la charge de demander une révision des tarifs de l'électricité pénalisants pour les populations du Sud.