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Le rôle déterminant des hommes d'affaires
Union du Maghreb
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2005

Les élites économiques maghrébines ont-elles des chances de réaliser ce que les hommes politiques ne sont jamais parvenus à faire, à savoir créer un espace économique commun ?
La question mérite en tout cas d'être posée eu égard à l'exemple édifiant de l'Union européenne qui n'a pu se faire qu'à la faveur du développement des affaires et des alliances stratégiques interentreprises qui lui ont donné un contenu concret. Les gouvernements des pays concernés n'ont en réalité fait qu'encadrer par des pactes et des règlements les flux économiques et sociaux induits par la dynamique d'échanges impulsée par les entreprises. Il faut en effet se souvenir que les pays européens, tout comme du reste les pays du Maghreb, traînent des contentieux politiques souvent liés à l'histoire, que seuls l'état du développement économique et l'intensité des relations d'affaires entre les entreprises des pays concernés ont pu dédramatiser.
Consensus
En donnant le primat à l'économie, on est effectivement au moins sûr de trouver un consensus sur la nécessité de faire des affaires ensemble ou d'établir des alliances stratégiques pour les faire prospérer, de mieux résister à la concurrence internationale et, bien entendu, de pousser les gouvernements concernés à harmoniser leurs législations et à développer les infrastructures communes indispensables aux échanges (autoroutes, transport ferroviaire, maritime et aérien etc.). Dans le cas du Maghreb, la construction d'une autoroute ou l'ouverture d'une liaison ferroviaire transmaghrébine rapide valent en effet tous les discours lénifiants que pourraient prononcer les hommes politiques, à supposer qu'ils puissent s'entendre un jour, sur la nécessité d'accélérer la construction de cet espace économique que l'on tente vainement d'édifier depuis bientôt un demi-siècle. Les affaires et les alliances que tisseront entre eux les entrepreneurs des pays du Maghreb constitueront à l'évidence la meilleure garantie d'une intégration durable que les hommes politiques devront soutenir et dynamiser du fait de son impact sur le vécu quotidien de leurs peuples. Que les élites économiques s'impliquent davantage dans le processus d'édification d'un espace économique, prélude à une intégration maghrébine plus large, est aujourd'hui perçu comme une exigence par les hommes d'affaires les plus en vue dans les pays du Maghreb. Le carrefour des entrepreneurs maghrébins qui s'est tenu le 20 mai dernier en marge du 4e Symposium international d'El Oued a été l'occasion pour certains d'entre eux de l'affirmer haut et fort, ouvrant ainsi une piste de réflexion originale sur le rôle de plus en plus important que doivent jouer les élites économiques maghrébines pour donner un contenu concret à cet espace que les politiques peinent à construire.
Alliances
Du ce point de vue, on peut affirmer que le 4e symposium d'El Oued a été le point de départ d'une réflexion originale susceptible d'impulser une nouvelle dynamique au processus d'intégration maghrébine en panne, car exclusivement concentré entre les mains des élites politiques. L'implication des élites économiques au moyen des échanges et des alliances stratégiques devrait constituer un tournant majeur dans la nouvelle stratégie de construction de l'espace économique maghrébin. C'est le point de vue de Omar Ramdane qui s'exprimait au nom du Forum des chefs d'entreprises, cette puissante association patronale qui compte plus d'une centaine de sociétés parmi les plus performantes du pays. La conviction de cet homme d'affaires très écouté est que les entreprises maghrébines peuvent, par la voie des alliances stratégiques et des échanges qu'elles sont appelées à tisser entre elles, peser significativement sur la démarche politique qui sous-tend le projet d'union maghrébine que les hommes politiques n'ont aucune chance de concrétiser à eux seuls. L'intégration maghrébine n'a de chances de se réaliser qu'à la faveur de l'intensification des affaires et du partenariat interentreprises, qui inciteront les gouvernements respectifs à réaliser les infrastructures nécessaires à la circulation des marchandises et des hommes induite par l'essor du commerce entre les pays du Maghreb. Les échanges étant aujourd'hui insignifiants (à peine 5% de leur commerce extérieur), il est tout à fait compréhensif que les gouvernements concernés ne fassent pas de la construction des grandes infrastructures intermaghrébines une priorité. Elle le deviendra à l'évidence lorsque les échanges prendront de l'ampleur. C'est également l'avis de Hassan Abouyoub, ancien ministre marocain du Commerce extérieur, qui appelle à l'intensification des alliances stratégiques entre les entreprises du Maghreb tout en restant sceptique sur leurs chances de succès dans les conditions actuelles. Pour ce brillant analyste, un développement significatif des affaires et des alliances entre les entreprises maghrébines a peu de chances de se produire en l'état actuel d'organisation des pays de l'UMA, marqué comme chacun le sait par des rivalités politiques et les velléités de préservation de rentes. De ce fait, il considère que la situation de blocage dont souffre le Maghreb ne peut être dépassée que dans le cadre d'une union à l'échelle méditerranéenne incluant les pays européens concernés qui, par les pouvoirs que leur confèrent leur puissance économique et leur modèle démocratique, peuvent imposer aux pays du Maghreb les changements systémiques qui s'imposent. Leur intégration dans cet espace méditerranéen devrait également contribuer à la pacification du débat politique, au renversement des tabous et autres chauvinismes étroits qui brisent aujourd'hui toute dynamique d'intégration maghrébine.
Nouvelle dynamique
Un avis que partage Pierre Mourlevat, chef de la mission économique de l'ambassade de France en Algérie qui, dans une récent entretien accordé à El Watan, considère que l'élément essentiel qui peut aider les pays du Maghreb à échanger un peu plus entre eux réside dans le processus euroméditerranéén qui pourrait impulser une dynamique réelle au plan économique à condition de créer à terme une zone de libre-échange entre les pays européens et ceux de la rive sud de la Méditerranée. On peut espérer, ajoute ce fin observateur de la scène économique maghrébine, que ce processus allant vers la constitution d'une zone de libre-échange régionale exerce un effet d'entraînement sur l'Union du Maghreb pour forger lui-même son propre espace économique. " Il n'y a évidemment rien de mieux que l'intensité des échanges et des relations d'affaires entre les entreprises maghrébines pour donner un caractère concret à cette union aujourd'hui encore à l'état de projet ", tel est l'avis aujourd'hui largement partagé sur l'indispensable implication des élites économiques maghrébines aussi bien dans la construction d'une communauté maghrébine que dans l'édification d'un espace économique encore plus large à l'échelle méditerranéenne.


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