Plus d'un millier de lotissements et de coopératives de la capitale n'ont jamais bénéficié de travaux d'aménagement et ne possèdent ni éclairage public ni chaussée goudronnée », assurent nos sources auprès du service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger. Ces mêmes sources affirment que les locataires de ces constructions individuelles qui « pataugent dans la boue à chaque fois qu'il pleut, se plaignent aussi de l'absence de conduites de gaz et, dans certains cas, d'eau potable ». Le problème remonte aux années 1980, période durant laquelle l'Etat a encouragé les constructions individuelles. Eriger des villas dans le cadre d'une coopérative à titre individuel implique différents travaux d'aménagement dans le voisinage desdites constructions. Le problème est justement de savoir à qui incombait ces travaux. « Actuellement, les autorités ne prennent en charge que les travaux d'aménagement des constructions bâties avant 1990. A partir de cette date, la réglementation impose aux propriétaires des constructions individuelles de payer eux-mêmes tous les travaux d'aménagement », nous explique-t-on. Il faut dire, à ce propos, que ces travaux reviennent très chers, ce qui a dissuadé de nombreux propriétaires. On nous informe, justement que pour un lotissement comprenant une centaine de constructions, par exemple, le goudronnage de la chaussée revient à 2 milliards de centimes. Cette somme peut augmenter jusqu'à 5 milliards de centimes si on y ajoute les travaux liés à la mise en place des conduites de gaz et l'éclairage public. « Pour les propriétaires des constructions érigées à partir des années 1990, il s'agit d'une véritable situation de blocage puisque, dans de nombreux cas, ils ne peuvent pas prendre en charge eux-mêmes ces travaux d'aménagement. » Il est important de signaler, en outre, que la distribution anarchique et surtout illicite de lots de terrain, à l'époque des délégués exécutifs communaux (DEC) durant les années 1990, n'a fait que compliquer davantage les choses. Des centaines de constructions ont été bâties de façon illégale durant cette période. Il s'agit, vraisemblablement, d'une raison supplémentaire provoquant la réticence des autorités quant à la réalisation des travaux au niveau de ces lotissements, dont un bon nombre est toujours considéré comme hors la loi.