Les constructions anarchiques qui ont été érigées dans les quatre coins de la capitale représentent aujourd'hui un sérieux handicap face au développement de la première ville du pays. Nos sources auprès du service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger nous informent que la capitale compte aujourd'hui 63 000 constructions illicites en tous genres. Ce chiffre, pour le moins inquiétant, comprend les milliers de bidonvilles et autres habitations précaires, mais aussi des constructions individuelles et des villas qui n'ont jamais bénéficié de certificat de conformité ni de permis de construire. Nos sources auprès du service de l'urbanisme précisent au passage que « le nombre de bidonvilles existant aujourd'hui dans la capitale est de 10 000. Les 53 000 autres constructions illicites sont des constructions individuelles ainsi que des établissements commerciaux réalisés sans aucune autorisation ». L'insécurité qu'a connue le pays, notamment durant les années 1990, a favorisé le développement rapide de ces constructions illicites. « Durant cette période, un certain nombre de délégués exécutifs communaux a attribué de façon illégale des terrains à leurs proches. Ces derniers ont construit leur demeure sans respecter la procédure, ce qui fait qu'ils n'ont jamais obtenu de permis de construire », nous explique-t-on. Ce qui a compliqué davantage les choses, c'est que ces constructions ont été revendues plusieurs fois. Il est important de signaler que l'évolution rapide des constructions illicites a causé beaucoup de tort à la capitale, dénaturant de façon regrettable son tissu urbain. Ces constructions ont, en effet, piétiné sur des surfaces agricoles, mais ont également été érigées sur des terrains devant abriter des projets d'utilité publique. Par ailleurs, certaines de ces habitations ont été construites sur des conduites de gaz ou sous des lignes électriques de haute tension, mettant en danger leurs occupants.