L'épisode vécu en 2002 par les travailleurs de la société d'études technique et d'architecture et un bureau d'études public semble se reproduire avec la grève qui a été entamée depuis le 21 mai dernier et à laquelle a prit part plus d'une vingtaine d'employés suite à l'appel donné par la section syndicale UGTA. Les points essentiels revendiqués par les grévistes ont trait au paiement des arriérés de salaires qui totalisent 7 mensualités, ainsi que l'étude d'une voie de sortie de crise définitive pour l'entreprise et le sort des travailleurs. Youcef Lamri, secrétaire général de la section syndicale, imputera tous les déboires dans lesquels se débat la SETA à l'inertie du PDG, notamment en ce qui concerne le recouvrement de 23 millions de dinars de créances, à même de solutionner l'ensemble des problèmes de l'entreprise. Cette situation a fait que la société a vu ses comptes bloqués pour non-paiement des sommes dues aux services des impôts et à la CNAS. Par ailleurs, M. Lamri a fait état de menaces et d'actes de violence de la part du PDG à l'encontre du directeur administratif et financier qui s'est associé aux grévistes. Rencontré dimanche dernier dans son bureau, le PDG, Abdelwahab Ferkhi, révèle que le nombre de grévistes n'est plus que de 20 sur les 64 que compte la boîte. Il dira que des accords pour le paiement, suivant un échéancier des dettes envers les impôts et la CNAS, ont été trouvés, mais que le paiement des salaires reste tributaire du déblocage de la situation au niveau du contrôle financier où, ajoutera-t-il, les contrats de gré à gré simple doivent être justifiés. C'est ce qui lui fera dire que les lenteurs administratives ont mis à genoux l'entreprise. Il s'étalera aussi sur la pratique des marges bénéficiaires après la libération du marché, d'autant que les bureaux d'études privés ne supportent pas autant de frais de personnel. Concernant la situation de l'entreprise, il affirmera qu'« hormis un déficit de moins de 4 millions de dinars en 2004, les autres années les comptes étaient positifs ». La solution préconisée pour l'avenir du personnel est, selon le PDG, la reprise par les travailleurs du bureau d'études qui bénéficieront d'un remboursement de son actif sur une période de 20 ans. Sur ce point, le SG de la section syndicale nous dira que les travailleurs seront favorables à la condition que le passif (dettes envers les impôts et CNAS) ne soit pas inclus dans le transfert de propriété. Enfin, pour ce qui est du DAF, le PDG reconnaîtra avoir l'intention de l'ester, car « il est astreint au service minimum et détient le chéquier et le cachet de la société ». Quant aux menaces et violences, il dira que ce n'était qu'une légère altercation.