La rencontre d'information et de sensibilisation sur la prévention des risques professionnels en Algérie organisée, avant-hier, par l'institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP), au CNFPH de Constantine a permis de dévoiler les nombreuses lacunes relatives au monde du travail et la méconnaissance de la plupart des organismes employeurs du dispositif juridique mis en place, ces dernières années, par les pouvoirs publics. Une méconnaissance qui a immanquablement induit, selon les interventions de Mme Iles, la directrice de L'INPRP, de l'inspection générale du travail de Constantine et de la CNAS, une augmentation des maladies professionnelles (MP) et des accidents de travail (AT). C'est du moins ce qu'a relevé un représentant de l'inspection du travail de la wilaya, il a déclaré que les accidents de travail provoquent chaque année environ 1000 décès dans notre pays. Un chiffre qui met en évidence, de l'avis des participants à cette journée, l'insuffisance de couverture professionnelle et médicale des travailleurs en dépit de l'existence d'un important arsenal juridique. La prévention des risques professionnels est prise en charge, en effet, par plusieurs organismes publics, à savoir la CNAS, l'inspection du travail, la médecine du travail, l' organisme de prévention dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (Oprebatph) et l'INPRP. Créé par le décret exécutif n°2000/253 du 23 août 2000, l'Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP) a pour mission d'entreprendre toute activité concernant la promotion et l'amélioration des conditions d'hygiène et de sécurité en milieu de travail et de mettre en œuvre des programmes de recherche, de développement et de formation dans le domaine de la prévention des risques professionnels. Outre cela, il étudie, en coordination avec les services de la médecine du travail et ceux de l'inspection du travail, les causes des AT et des MP et est également chargé de mener, à la demande des pouvoirs publics ou à la demande de tout établissement ou organisme public ou privé, toute étude spécialisée d'utilité publique ou d'intérêt général. A cet effet, la directrice de cet institut affirme que depuis septembre 2004 environ 50 entreprises ont sollicité l'aide de l'INPRP pour effectuer des diagnostics et évaluer les conditions d'hygiène et de sécurité, notamment dans le secteur de la métallurgie, du ciment, des hydrocarbures ou encore de la navigation maritime. Cela étant, certains intervenants ont toutefois fait remarquer l'absence de coordination entre les différents acteurs de la prévention se traduisant par l'absence de statistiques exhaustives en matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Une carence accentuée par le fait que de nombreux travailleurs au noir, surtout dans le secteur du bâtiment ou dans les ateliers de confection, où la prévention technique et médicale fait défaut, peuvent être victimes de AT ou encore atteints d'une maladie professionnelle sans que les organismes de prévention concernés ne soient saisis. Or, selon le représentant de la CNAS, le risque infectieux a augmenté ces dernières années avec essentiellement une inquiétante recrudescence des cas de tuberculose et d'hépatite virale B en milieu de travail d'où la nécessité, a-t-il estimé, de mettre en place une commission de surveillance et de veille composée de la DSP, la CNAS, la médecine du travail, l'inspection du travail, l'Oprebatp et l'INPRP afin de mettre en pratique de manière rigoureuse et effective le dispositif réglementaire relatif à la prévention des risques professionnels. Mais pour ce faire, les différents partenaires doivent travailler de concert. L'orateur a par ailleurs fait état d'une progression des rentes capitalisées au niveau de la wilaya de Constantine avec un taux de 31,26 %. Un taux qui pourrait cacher, a-t-il soutenu, des accidents domestiques maquillés en accidents de travail.