Le bras de fer qui persiste depuis plusieurs mois à la Société des faïenceries de Mila (Sofem) entre la direction et les représentants des travailleurs, élus en date du 5 novembre 2003, mais « illégalement dégommés », selon un communiqué de l'instance syndicale déchue, vient de connaître un rebondissement houleux, voire douloureux. Cette volée de bois vert qui s'apparente à un règlement de compte au cas par cas est étayée par une série de sanctions arbitraires et de mises sous le boisseau de travailleurs et syndicalistes qui se seraient rebiffés contre les dérives et les agissements « indélicats » d'une administration cautionnée par une section syndicale « intronisée » frauduleusement sous la bénédiction de l'Union locale du syndicat UGTA dont le mandat aurait expiré le 19 février 2005. La chasse aux sorcières est lancée, selon nos interlocuteurs, à partir du 27 novembre 2004, lorsque de prétendues affaires de détournements ont été éventées par le numéro un du syndicat légalement élu. La machine répressive fera ensuite son œuvre. Dissolution du syndicat élu et harcèlement de ses membres influents, mises à pied de 8 jours d'une vingtaine d'ouvriers et ouvrières, intimidations, provocations, etc. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les 370 travailleurs de la Sofem, en grève depuis le 14 mars 2005, n'ont pas perçu le moindre sou au titre de 24 mois cumulés à ce jour. Une source proche de l'inspection du travail nous confirmera, à cet effet, qu'un PV d'infraction a été établi à l'encontre de l'entreprise pour non-paiement des mois de janvier, février et mars 2005. Le spectre de la faillite est plus que jamais remis sur le tapis.